Mexique

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Dernier voyage en date : Mexique

dimanche 24 septembre 2017

Bologna


L'Italie... on pourra y retourner toute notre vie et ce sera toujours aussi beau. Et surtout, on mangera toujours aussi bien.

28 degrés
Marine, Charlotte et moi aimons beaucoup l'idée d'un petit city trip aux environs de la période de Pâques. Il commence en général à faire beau, et ça nous fait un break avant la dernière ligne droite et les exams de juin. Normalement Bastien vient avec nous mais malheureusement cette année il était bloqué par son stage. 

Nous voilà donc parties à trois, entre filles, dans un petit hôtel et non dans une auberge de jeunesse comme d'habitude, car en Italie, ça ne se fait pas tellement. Qu'importe! Nous étions très bien placées et n'avions pas franchement besoin d'une kitchenette : voyons les choses en face, c'est un peu dommage de se faire des pâtes avec une sauce achetée en supermarché dans ce pays! Que dis-je, c'est carrément un sacrilège. Donc, je ne vais pas mentir, une grande majorité de notre budget est partie dans les petits restos. Et on ne l'a pas regretté! C'est vraiment incroyable les petits plats là-bas!


Notre arrivée à la ville même a été un peu complexe. Le monsieur du point info à l'aéroport nous ayant convaincues qu'à trois nous paierions autant pour le bus que pour un taxi, nous décidâmes de suivre son conseil et d'opter pour le confort (il ne semblait pas y avoir des masses de sièges dans le bus), ce qui, en plus, aurait l'avantage de nous amener directement à la porte de l'hôtel. Malheureusement, la file était bien plus longue que ce qu'on avait imaginé! En soi ce n'était rien, si ce n'est qu'on commençait sérieusement à avoir un creux.
A peine arrivées, on a déposé nos affaires et on s'est laissées guider par notre estomac. Et cela a payé! Un super petit resto avec une terrasse nous attendait. Avec une carte pleine de plats a piacere, qui était traduit "as you wish" (à vrai dire j'ai cherché, piacere signifie "plaisir", ce qui donne tout de même une autre dimension à leur amabilité, je dirais). Autant dire que j'ai demandé s'ils pouvaient me faire des pâtes all'amatriciana (bien que je n'en avais pas vu sur le menu), et bingo! Pas de souci. Marine a pris des pâtes au saumon, bien sûr, et Charlotte, des bolognaises (même si elles ne viennent à proprement pas parler de Bologne, ça semblait approprié). Il va sans dire que nous avons opté pour notre précieux vin blanc frizzante, parce qu'on ne change pas une équipe qui gagne, c'est bien connu!

Une des personnes qui se sont occupées nous a appelées des "nice ladies". Autant dire tout de suite que c'est resté. Elle nous a ensuite offert une liqueur de châtaigne qui n'était pas mauvaise! Mais j'aurais préféré un limoncello (#ingrate). Avec cela, nous avons même eu droit à des petits sablés, alors qu'on avait déjà mangé un dessert!On en pouvait plus. 
Ensuite, enfin repues, nous nous sommes un peu baladées jusqu'au centre-ville. La place principale, la piazza maggiore, était très jolie, mais ce n'est qu'après qu'on s'est rendues compte qu'un des principaux symboles de Bologne était sous échafaudages : le grand Poséidon. Qu'importe, nous étions tout de même sous le charme. Nous sommes souvent repassées par cette place, et à chaque fois elle était pleine de vie et de musique.

Le lendemain ce fut d'ailleurs notre première étape. Nous sommes entrées dans la basilique San Petronio où on m'a tout de suite coupée dans mon élan : les photos étaient interdites. S'il y a un truc que je n'aime pas entendre dans un lieu culturel, c'est bien ça.

Par conséquent, et les filles pourront vous le confirmer, j'ai développé une expression de surprise frisant la perfection ("Ah bon, on ne peut pas? Ah pardon pardon mon bon monsieur, je ne savais pas! Non, ne vous inquiétez pas, je ne le referai plus. *ressort son téléphone deux minutes plus tard*). Mon avis est très simple : dès lors qu'un endroit culturel est ouvert au public, il devient la propriété esthétique et intellectuelle de tout le monde. Bref. Une des particularités de l'église était qu'elle abritait une méridienne, une ligne aidant à déterminer l'heure ainsi que plus largement, la date. Elle était ornée des différents signes du zodiaque.

Le crabe, la réponse d'une énigme dont j'ai oublié l'intitulé...

Ensuite nous avons longé l'extérieur de la basilique sous une des nombreuses galeries de la ville : Bologne est en effet connue pour cela! On en a quelques-une à Bruxelles aussi mais comment dire... elles ne sont pas là pour les mêmes ennuis météorologiques.


Nous avons poussé ainsi, en nous baladant, jusqu'à la place San Domenico, où on peut voir un tombeau en extérieur, tout en colonnes et statues un modèle qui est apparemment très réputé dans cette ville.
Ensuite nous sommes arrivées sur la piazza Minghetti, qui, ainsi que ses environs, était envahie de fleurs : nous étions tombées en plein dans le weekend qui voyait un festival/marché d'horticulture prendre ses quartiers à Bologne. Vraiment très joli. C'est à ce moment, je crois, que je me suis dit "Ouille, je n'ai pas encore commencé de cure d'antihistaminiques contre mon allergie au pollen." Yep. Faut dire (encore une fois) que le temps à Bruxelles était un chouïa différent. Je n'avais pas encore exactement eu besoin de me prémunir du printemps, puisqu'il n'avait pas encore pointé le bout de son nez. D'ailleurs à peine rentrée mes soucis se sont évaporés, et ce au moins pour encore deux-trois semaines avant de reprendre. J'ai eu une preview, en quelque sorte.

Mais qu'importe! Il a fait tellement beau. Quel plaisir de manger à l'extérieur au soir, de porter des vêtements plus légers et des lunettes de soleil. Vraiment, ce city trip s'est fait au gré de nos envies, sans vrai plan ou programme, mais dans une atmosphère de découverte agréable et à notre aise. C'est ainsi que nous sommes arrivées dans la rue principale des restaurants, qui revenait vers la piazza maggiore. Nous avons vaguement regardé les cartes des menus mais n'étions pas franchement intéressées à l'idée de dépenser trop pour un lunch. Nous préférions nous réserver pour le soir!

C'est pourquoi, après avoir visité Santa Maria della Vita, une église baroque petite mais magnifique, nous avons opté pour acheter de quoi faire des sandwichs. La place San Domenico nous a parue parfaite pour y manger... et lorsque nous avons vu qu'une jeune fille était assise en-dessous du tombeau dont j'ai déjà parlé, nous avons fait de même.

La pieta en terre cuite de Niccolo dell'Arca, à l'étage

Après s'être posées un bon moment, avoir papoté en attendant que San Domenico ouvre, nous avons continué notre chemin, un peu en-dehors du centre-ville cette fois-ci. Nous commencions à fatiguer un peu et c'est ainsi que le jardin Margherita nous a tendu les bras. On s'est allongées et je pense qu'on en a profité toutes les trois pour bien se reposer. Moi j'ai dormi en tout cas! Le cadre était vraiment chouette. Puis nous avons décidé d'aller boire un soda au milieu du parc. Une terrasse donnait sur le lac... et alors là nous avons été happées par une fascination subite et totale : les petites tortues qui barbotaient en masse à cet endroit-là. Il y en avait tellement! Certaines étaient sur le dos d'une copine, d'autres nageaient tranquillement... elles étaient trop jolies!

Les fameuses towtues

En sortant du parc nous avons vu ce que j'imagine être une sorte d'école du cirque : Plusieurs cordes avaient été attachées d'un tronc à l'autre, et des gens marchaient dessus. Quel bonheur les cours en extérieur tout de même! Et le lendemain nous avons pu voir une autre activité physique un peu hors-norme : deux filles qui dansent sur un mur, à l'horizontale. Attachées bien sûr. Elles étaient très coordonnées, sautaient et se retournaient de manière gracieuse, et si on s'est tout de même demandé ce qu'elles faisaient là, on ne s'en est pas plaintes, c'était joli!


Chaque soir, on rentrait à l'hôtel pour se poser et se changer, papoter, avoir un fou rire ou deux et pour que Cha me fasse une jolie tresse avant d'aller au resto. La belle vie quoi.


Le lendemain nous avions décidé de nous atteler à notre plus grand challenge : un autre symbole de la ville (décidément), j'ai nommé les tours de Bologne. Au Moyen Age il y en avait près de 200, aujourd'hui seulement quelques-unes subsistent, et seulement deux sont vraiment célèbres : "Garisenda" et "Asinelli". Cette dernière offrant le plus beau panorama de la ville, il nous était impossible de tourner le dos à ça! Même si ça impliquait monter quelques 500 marches... ou serait-ce 499? Ou 498? Honnêtement j'ai eu la flemme de compter. Plus honnêtement encore, j'étais concentrée sur ma respiration. Je ne dirai qu'une chose : c'était haut et un peu flippant (ok, je rajouterai quand même que c'était d'étroits escaliers en bois longeant les quatre murs de la tour, empruntés aussi bien par ceux qui montent que ceux qui descendent).

Okay, okay, ça en valait largement le coup...

Après avoir bien regardé à 360° et fait plein de photos, on a, tout aussi courageusement, décidé de redescendre. Tout en sachant que c'est plus fatigant physiquement de descendre plutôt que de monter des escaliers, en fait. Yep, véridique.

Ensuite on s'est baladées en direction de l'Université, qui était malheureusement fermée. Mais qu'importe : au final, les pièces qui étaient à voir se trouvaient dans le centre ville, dans un bâtiment devant lequel nous étions déjà passées sans nous en rendre compte. Notre promenade nous a menées jusqu'à un parc, ou nous avons mangé des sandwichs fait avec de la charcuterie trouvée dans un petit supermarché. Peut-être de qualité moyenne pour un Italien de souche, mais pour nos papilles de nordistes, déjà succulente.
Après nous être rassasiées, nous avons continué à marcher à notre aise vers un marché et une rue de magasins, où Cha (surtout) a fait des petites emplettes. Sur le retour à l'hôtel nous avons vu d'autres tombes surélevées et à colonnettes... à croire que l'idée d'être enterrés rendait les Bolognais claustros, je ne sais pas! Ils sont taphophobes (si, si c'est un vrai mot, la peur d'être enterré vivant). Et oui, je suis allée chercher, eh ben vous savez quoi j'ai découvert qu'en vrai je suis un peu borbophobe et maskaphobe, sans parler de téléphonophobe. (Merci, Wikipédia).

Anyway, je pense que c'est ce soir-là où nous sommes tombées sur un restaurant dont un des serveurs était le portrait craché de Ralph Fiennes, ce qui nous a conduites à nous interroger sur la prononciation de ce nom. Choquée. En tout cas, on a encore sacrément bien mangé.

Le troisième jour nous avons commencé par visiter une église du quartier, la cathédrale San Pietro. C'était un dimanche, la messe était donc en cours, et on distribuait plein de branches d'olivier. Bien sûr, les païennes que nous sommes n'en avions aucune idée, mais il s'agissait du dimanche des Rameaux. Chez nous, on utilise du buis ; bref il faut que ce soit vert mais la règle s'arrête là. En ressortant, après avoir mis une petite pièce à l'artiste du quartier, on est rentrées dans le magasin Disney et on a critiqué la nouvelle poupée de Belle.

Avouez qu'elle est terrifiante

Ensuite nous sommes allées voir les salles de l'université (la plus vieille d'Europe) dont j'ai vaguement parlé plus haut. Nous sommes arrivées juste à temps : il s'apprêtaient à fermer! Après avoir eu affaire à des employés assez peu sympathiques, nous avons eu accès à la Salle d'Anatomie. Bien qu'impressionnante, il convient de rappeler qu'il s'agit d'une reconstitution : l'originale a été bombardée pendant une des deux guerres mondiales. Tout de même, cela valait le coup. Ne serait-ce que pour donner l'occasion à Charlotte de réviser ses nerfs : en effet, il y avait dans cette pièce, en plus de bien d'autres sculptures, deux écorchés tout à fait macabres. Mais bien faits, hein! Mais macabres.


A part cette salle, il y avait une bibliothèque faisant aussi office de salle de conférence très impressionnante elle aussi. Les fresques révélaient une sorte d'arbre généalogique sous forme d'emblèmes de toutes les régions d'Europe! On y a même trouvé les Flandres et Bruxellesis.

Pour terminer, nous sommes allées visiter le musée sur la place principale. Il ne renfermait rien de bien spécial, mais c'était sympa d'avoir les pièces rien que pour nous. Enfin, c'eut été le cas sans les gardes lourds dingues, mais que voulez-vous, on ne peut pas tout avoir.

Après ça nous sommes retournées au même petit resto que la nuit précédente. Puis le soir, après nous être à nouveau baladées (oui, ce city trip aura été à un rythme tout gentil tout mignon, j'ai nommé la flânerie), nous sommes allées manger dans le restaurant que nous avions trouvé le premier soir, où on nous a traitées comme des reines. L'ère des Nice Ladies avait commencé : on ne s'est privées de rien, et à côté de tout ça, ils arrivaient encore à nous donner des petits plus, comme une sorte de pizza toute simple à se partager à trois en apéro. Le repas était excellent (mais est-ce que ça vaut encore la peine de le dire? La réponse : oui). Avec nos gins tonic (et le reste) et nos desserts et nos fous rire, on a passé une soirée mé-mo-rable. J'y retournerais bien dans la seconde tellement c'était parfait. Le serveur était top lui aussi : lorsqu'on a fait mine de prendre le même dessert, il nous a convaincues d'en prendre trois différents pour pouvoir partager et goûter à plein de choses et bon sang, qu'est-ce qu'il avait raison!! La convivialité là-bas, ce n'est pas pareil qu'ici, c'est fou! D'ailleurs c'est bien en raison de l'accueil impeccable qu'on a reçu qu'on est retournées là-bas le lendemain midi, pour notre dernier repas à Bologne!



Bon, tout cela m'a donné faim. Je vous dis à plus, bon appétit de la vie à tous et à toutes et gros bisous!

Alex.

lundi 10 juillet 2017

Fès


La preuve
Marine et moi sommes parties au Maroc fin janvier dernier (je sais, ça remonte, mais pfiou manque de temps pour raconter!). Enfin soit, nous avions bien mérité une pause après la folie des examens et de la réclusion forcée, sans parler du mauvais temps! C'est pourquoi l'idée du Maroc a commencé à germer dans notre esprit. Et comme j'avais déjà visité Marrakech, nous avons opté pour Fès! Et s'il est vrai que cette ville est un peu plus au nord, ça ne nous a pas empêchées d'avoir une belle météo pour au moins la moitié de notre séjour, je dirais. L'autre moitié consistant en du ciel gris malheureusement, et des températures un peu frisquettes (même si clairement nous étions mieux là qu'en Europe où il a fait tout bonnement caillant).


Les douaniers sont vraiment touchy de nos jours
Mais avant de me lancer dans mon récit de voyage, il me faut bien avouer que je suis partie sur une fausse note. Mettez ça sur le compte de la fatigue des exams, ou sur une trop grande habitude des city trips européens... J'avais oublié mon passeport. Le prendre ne m'avait même pas effleurée! Et comme les autorités marocaines n'auraient sûrement pas accepté ma carte d'identité, j'ai eu la chance d'avoir l'occasion de retourner à la maison le chercher. Comme quoi ça a du bon parfois de prévoir une sacrée marge! Merci à la maman de Marine, sauveuse du jour, qui a fait un détour par chez moi avant de nous emmener à Charleroi!



Le premier jour de notre voyage était seulement constitué de notre arrivée sur place : en effet nous avons atterri alors qu'il faisait encore jour, mais le temps que nous arrivions à l'hôtel il faisait nuit noire. Ce petit voyage en taxi a donc été notre première aventure : il nous a fallu parlementer avec les chauffeurs pour le prix, puis, une fois qu'ils se sont mis d'accord, nous avons été dispachées sur un véhicule en particulier (ne me demandez pas pourquoi celui-là plutôt qu'un autre, je n'en ai pas la moindre idée...) Le trajet en lui-même était drôle. Les gens là-bas traversent la route partout et n'importe comment, peu importe qu'il s'agisse d'un groupe d'homme bien bâtis ou d'une mère portant son nouveau-né, tout le monde passe d'un côté à l'autre de la route comme si celle-ci lui appartenait. Aux voitures de s'adapter!
Nous avons également eu un petit peu d'embouteillages, et donc entendu quelques jurons de la part du taximan qui pestait contre les autres conducteurs, mais je serais bien incapable de vous en donner un exemple! Une fois à l'hôtel nous avons été ébahies par le hall : tout était tellement joli et exotique! La réception se trouvait en face d'une sorte de salon dans lequel il y avait une fontaine tout à fait charmante.



Nous avons ensuite découvert notre chambre... ou notre suite, je ne suis toujours pas sûre. Lorsqu'elle est pourvue d'un salon, d'un balcon et de toilettes séparées de la salle de bains, ça mérite le titre de suite, non? Enfin quoi qu'il en soi, on était aux anges. C'était les vacances, les vraies, et on commençait à en ressentir l'euphorie à 100 %. On s'est vaguement installées, puis nous sommes parties à l'affût de la salle à manger. Malheureusement tous les restaurants n'étaient pas ouverts (c'était la basse saison), mais on a pas vraiment eu à s'en plaindre, sans compter qu'on avait déjà découvert le spa, dont je reparlerai amplement ensuite.
Le premier soir nous étions entourées de beaucoup de gens, dont nous avons vite compris qu'il s'agissait de groupes. En effet, pour la majorité des repas, nous n'étions pas embêtées par la foule, il y avait très peu de clients dans l'hôtel, Fès n'étant pas une destination normalement choisie pour un séjour, mais bien seulement une étape de circuits marocains (il s'agit en effet d'une des villes impériales du pays).

Ici, je me sens bien dans mon droit de consacrer un paragraphe à la nourriture, qui, et c'est le moins qu'on puisse dire, ne nous a pas déçues. Comme nous étions peu dans l'hôtel, le staff avait eu vite fait de nous remarquer et de nous prendre en amitié, je m'explique : lorsque le matin nous étions un peu en retard pour l'horaire du petit dèj, nous arrivions pour découvrir qu'on nous avait préparé une table si bien garnie qu'il nous était impossible de tout manger! Mais cela n'était pas tout, not by a long shot. Le chef cuisinier est venu nous saluer un soir, pour voir si nous étions contentes de sa cuisine. Il a dû lui aussi tomber sous notre charme naturel puisqu'il avait tôt fait de nous proposer de nous préparer tout ce que nous pouvions désirer! C'était vraiment génial (et un peu cocasse aussi, puisqu'il termina par nous dire sur le ton de la confidence de ne pas trop ébruiter son offre!), la fois d'après nous étions donc un peu en retrait du reste de la salle, et on nous a amené un tajine absolument délicieux rien que pour nous deux. Et ce ne fut pas la seule occurrence! Bon, il nous a aussi proposé du poisson de manière un peu appuyée (on déteste ça), mais personne n'est parfait, n'est-ce pas. En fin de séjour il était malheureusement un peu limite niveau vie privée etc, mais en fin de compte, je pense que c'est dû à sa culture, il ne pensait pas à mal. Le souvenir qu'il nous a laissé est en grande partie un souvenir qui fait sourire, tant il était serviable, ainsi que le reste de son staff. Sans compter les plats qui nous ont été servis, qui étaient dans leur grande majorité excellents! Nous avons vraiment été gâtées. Avec de temps en temps de la musique douce comme background...

P.S. je pense qu'on a plus mangé de flans là que pendant toute notre vie ailleurs...



Le lendemain nous nous sommes détendues. On s'est relaxées autour de la piscine. On a bullé au soleil. Bref on a mis en pratique le concept de la farniente. Bouquiner, même dormir, quel plaisir de ne faire que cela en fin de compte (et manger bien sûr). Le seul paramètre qu'on avait pas vraiment pris en compte, aussi idiot que ça soit... c'était le soleil! Bon sang qu'est-ce que ça a tapé, on ne s'est vraiment pas rendues compte des UV. Résultat on était bien cramées dès le jour J.

La fontaine sur laquelle on a fait une fixette

Le lendemain nous avons pris un taxi pour rejoindre Fès. Encore une fois, cette partie n'a pas été une mince affaire. Sans que j'aie réellement compris pourquoi, la réception ne pouvait pas nous en appeler un, nous avons donc dû marcher jusqu'au centre commercial le plus proche pour en prendre un par nos propres moyens (peut-être l'hôtel pensait-il nous forcer la main pour que nous réservions une excursion, je ne sais pas). Quoiqu'il en soit cela nous a permis de faire comme les locaux : traverser la route un peu n'importe où. Nous avons fait en sorte d'arriver directement devant une des portes les plus importantes de la vieille ville : Bab Bou Jeloud.

La Porte bleue de Fès

Ce qu'il faut savoir avec le centre historique de Fès, c'est que tous les monuments intéressants se trouvent au cœur de la Médina (d'ailleurs inscrite au Patrimoine mondial de l'Humanité, voici le lien pour les photos de l'endroit, je vous épargne la page traitant de son intégrité et de son authenticité, mais si ça vous éclate, eh bien la voilà quand même, merci mon cours de théorie de conservation-restauration). Il s'agit d'une sorte de marché constant sous forme de dédale plus ou moins abrité. Les grands axes étaient annotés sur la carte que nous avions à notre disposition, mais c'était tout. Et je dois dire qu'au début on s'en est très bien sorties! La première décision (droite ou gauche) s'est faite sans trop de problèmes. Le premier bâtiment sur notre liste était la Médersa Bouanania, une sorte d'université théologique musulmane (avec l'avantage que les non-musulmans sont autorisés à entrer, au contraire d'une mosquée).

Ah c'était vraiment beau. De la dentelle, mais en architecture. Impressionnant de détails! On a tout de suite été accostées par un guide local qui, pour une petite somme, nous a fait visiter tout ce qu'il pouvait. On a ainsi pu entrer dans certaines pièces rien que nous, c'était chouette! En plus on a eu droit à des explications quant à la liturgie musulmane, on a vraiment appris plein de trucs, ça valait le coup! Comme par exemple que les gens ne sont pas obligés d'aller à la mosquée, c'est juste conseillé de faire ça en communauté, mais si on ne peut pas, ce n'est pas grave. La durée des prières est fluctuante aussi, mais ce qui est en fin de compte très important, c'est la purification. On doit se laver le visage et les mains (je pense), et ce dans un ordre bien précis. Enfin bref, ce monsieur était très sympathique. Il a même proposé de nous prendre en photo, dont l'une où on devait se regarder dans les yeux. Je ne sais pas quel film il s'est fait dans sa tête, mais j'en ai une petite idée. On a pas arrêté de rigoler, le pauvre ne comprenait pas pourquoi! Mais bon, il faut nous comprendre, ça devient vieux cette obsession de sisters-or-pas-sisters...

Ensuite nous avons repris la Talâa Kbira, ou "grande ascendante", la rue principale. Nous avons pas mal marché, nous arrêtant de ci de là pour acheter quelques bricoles, puis nous avons aperçu une pharmacie un peu dissimulée dans un coin de la rue. Bingo! On en avait justement besoin, faut dire que la veille on avait vraiment pas calculé le soleil et on avait salement cramé. On est tombé sur une dame qui parlait un français impeccable et qui s'est un peu moquée de nous, mais de manière subtile, et de toute façon, on avait besoin de son expertise, et ce qu'elle nous a donné s'est révélé très efficace!

Ensuite nous avons poussé, non sans soucis d'orientation, jusqu'au fondouk el-Nejjarine. Il s'agit d'un ancien entrepôt largement restauré qui abrite aujourd'hui un musée sur les arts et métiers marocains. Encore une fois, le bâtiment était très beau, mais je dois bien avouer que notre préférence est tout de même allée à la terrasse sur le toit, qui permettait un panorama presque intégral sur la ville! Une dame tenait la terrasse : nous nous sommes installées et avons profité d'un super thé à la menthe pour presque rien! C'était vraiment le paradis, cet endroit. Parfait pour se poser tranquillement.


Après ça, nous nous sommes rendues compte que mine de rien, le temps passait vite, et nous nous sommes mises en route pour trouver ce que j'avais déjà voulu voir l'année d'avant, sans y parvenir : une tannerie avec ces grosses cuves de teinture à ciel ouvert. Elle n'existent pas à Marrakech mais à Fès on est parvenues à en voir! Je ne sais pas bien si cette tradition va continuer, les émanations de tous ces produits sont assez mauvaises, beaucoup de ces tanneries déménagent en dehors de la ville, ce qu'en fin de compte je ne trouve pas si insensé que cela... Le monsieur qui nous a fait visité nous a pourvues de branches de menthe pour nous éviter les odeurs très désagréables, c'était plutôt drôle. On a encore une fois eu droit à une explication, puis à une visite du magasin, bien évidemment. J'ai craqué, mais à me décharge, je le savais à l'avance (ok, ça n'est pas franchement à ma décharge, m'enfin après tout on s'en fiche hein). J'ai maintenant un pouf à la maison. Un pouf orange. Que je n'ai pas franchement utilisé jusqu'à maintenant, mais bon that's beside the point, puisqu'il est orange. Je me suis également offert une veste dont je suis ultra contente! Couleur camel, doublée de daim, vraiment chouette. Et sincèrement, je pense l'avoir eue pour un bon prix (je pense), vu que c'était la basse saison. Enfin!


Puis nous avons eu, je dois bien le dire, une super mauvaise expérience. Tout le monde ne peut pas être gentil, hein? Nous sommes tombées sur un con, y a pas 36 000 façons de le dire. Voyant qu'on était paumées dans la médina, il a saisi l'occasion pour nous soutirer un peu de fric. Bref, je ne m'étendrai pas dessus, tout ça pour dire que maintenant nous savons que lorsqu'on est perdues, il faut de nous même demander notre chemin à des tenanciers de petits magasins, qui n'auront aucun intérêt à nous entourlouper, plutôt que d'avoir l'air vulnérables et se laisser accoster par quelqu'un de pas net. Enfin bref, au final deux jeunes nous ont vues et nous ont aidées à sortir de ce labyrinthe. Nous sommes rentrées à l'hôtel un peu déçues et secouées, mais nous avons vite été requinquées par des petites pâtisseries que nous avions achetées pour (encore une fois) rien du tout! Bon sang, qu'est-ce qu'elles étaient bonnes! Tout en sucre dégoulinant, un vrai régal. Nous nous sommes jurées de refaire un tour à Fès un autre jour de la semaine, histoire de ne pas se laisser faire! Nous n'allions pas rester sur cette impression décevante. ... et puis soyons honnêtes, les quelques pâtisseries que nous avions n'allaient pas durer éternellement, il nous faudrait bien refaire provision!

J'en salive rien que d'y penser

Le lendemain nous avons profité de la piscine. Non je déconne, elle était bien trop froide pour ça! Mais ça ne nous a pas empêchées de se poser autour pour profiter des rayons de soleil. 

Le jour suivant nous sommes retournées à Fès. Cette fois le staff de l'hôtel avait compris qu'ils ne pourraient pas nous vendre un tour en nous rendant difficile l'accès d'un taxi, du coup un des portiers a traversé la route avec nous et nous a hélé un véhicule. Cela a pris un peu de temps mais au moins le taximan savait bien où nous déposer sans qu'on ait à mimer ou épeler quoique ce soit! Le gars était sympa, tout a fait certain de la primauté de Fès sur toutes les autres villes du Maroc, que dis-je, du monde! A mi-chemin, il a embarqué un papi qui s'est installé devant et ils ont commencé à papoter. Le type, comme je disais, était très sympa, il a accepté de nous déposer quelques minutes dans la nouvelle ville pour qu'on retire de l'argent, puis nous a laissées devant la porte du Palais royal en nous souhaitant une bonne journée.


Après avoir pris quelques photos (faut dire qu'aucune partie du palais n’était accessible au public), nous nous sommes dirigées vers une synagogue, que nous avons trouvée sans trop de mal. Il n'y avait personne d'autre, nous avons donc pu prendre notre temps, sans compter qu'une dame nous a expliqué en deux mots l’édifice et ses restaurations. Après une brève conversation sur le roi des Belges (qui a apparemment très bonne presse au Maroc... ou serait-ce la même chose pour tous les rois de la Terre?) avec un homme à la sortie, nous avons continué vers le centre de la ville.

Nous avons fini par arriver au jardin botanique de la ville. C'était un changement de décor! Du vert, de l'eau, vraiment très joli. Un type nous a accostées (maintenant que j'y pense, c'est fou le nombre de fois où c'est arrivé en fait, les gens sont des pipelettes dans ce pays!) et au fil de la petite conversation nous avons appris que le français était en fin de compte mieux connu encore que l'anglais, au Maroc. Apparemment nombreux sont les gens qui l'ont appris à l'école.
Nous nous sommes promenées tranquillou et avons fini par apercevoir un employé du jardin faisant une pause. Quand je dis pause, je veux en fait dire qu'il roupillait carrément entre les arbres, en plein milieu de la matinée. Cela nous a bien fait rire, tant et si bien que Marine a fait une photo, super bien réussie niveau luminosité et cadrage, je trouve! On aurait peut-être dû réveiller le gars pour lui demander son adresse mail, qu'on lui envoie son portrait!


Toute mignonne toute perdue
Enfin nous avons visité le musée du Batha, sur les arts et métiers. Je dois dire que ce que j'en retiens n'est pas tellement le musée en lui-même (bien que la partie sur les mesures astronomiques ait été intéressante!) mais plus son jardin (oui, ok, encore une fois, et alors? Je n'ai pas la main verte ça ne veut pas dire que n'apprécie rien de ce qui pousse hein). Sans compter qu'il y avait une tortue!! Aucune idée de ce qu'elle fichait là mais mon dieu on a fait une fixette (voir prochain article sur Bologne).












Nous avions tout de même réservé une excursion : une journée en voiture avec chauffeur (je le précise parce que ce n'est pas pareil qu'un guide, en effet, il était très gentil, mais son job consistait à nous amener d'un point A à un point B, puis C et ainsi de suite, une fois arrivées nous devions nous débrouiller, ce que s'est avéré très faisable dans certains cas, moins d'en d'autres). Je ne sais plus à quelle heure on s'est levées, mais c'était tôt. Sûrement moins tôt que ce que ça aurait pu être, mais quand même (oui, je trouve très utile de vous préciser cet état de fait sans aucune information valable). 

On a commencé par ce qui était en fait la principale découverte de la journée à mon humble avis : un site archéologique romain. Yep, romain, vous avez bien lu. Comme quoi ils se sont installés loin ceux-là. Home sweet home, partout. Genre la Méditerranée c'est notre piscine, t'as pas compris? 

Aut Caesar, aut nihil.
(Devise attribuée à Cesare Borgia)
(Juste pour le plaisir)


Ce site, inscrit à l'Unesco depuis 1997 et appelé Volubilis par les Romains, mais plus joliment Oualili (du laurier rose) par les Arabes, m'a impressionnée. Il était plutôt bien conservé : plusieurs mosaïques étaient très très belles, et s'étendait sur une large superficie (dont beaucoup n'a en fait pas encore été prospectée). Nous avions plus ou moins décidé de nous débrouiller par nous-même, munies de nos brochures, d'un bon guide et de notre boussole (just kidding), mais les nombreux guides à l'entrée du site en avaient décidé autrement. Après une brève négociation, nous avons conclu que l'homme en question en demandait trop et que si cela ne l'intéressait pas, nous allions le faire par nous-mêmes. On a dû faire quoi... vingt pas à tout casser, même pas sûre, avant qu'il nous rattrape et accepte de nous faire faire le tour pour notre prix. Basse saison, vous comprenez, mais nous le dépouillions, vraiment... Bref.


Après sa visite, il nous a dit en gros que toutes les routes menaient à Rome (soit l'entrée) et qu'il nous conseillait de nous balader à notre aise, ce que nous avons fait.
Ensuite nous avons fait un tour du musée attenant, qui ne cassait pas vraiment des briques (que dis-je... des pierres! Bon sang ça y est, on ne me lâche plus).

De Volubilis on pouvait apercevoir la ville de Moulay Idriss (qui ressemble d'où on était aux bosses d'un chameau, et ce n'est pas moi qui l'ai inventé), une cité sacrée parce qu'elle renferme le tombeau du très révéré Idris Ier, fondateur d'une dynastie. Nous y avons fait un tour pour dire que - en effet, la partie la plus intéressante, étant religieuse, nous était bien évidemment interdite.

Vue du sanctuaire, prise au-dessus d'une poutre en bois qui oblige les pèlerins à s'incliner

Ensuite nous nous sommes dirigés vers une autre ville impériale : Meknès. Le chauffeur a commencé par nous déposer devant un des monuments un peu en-dehors du centre-ville, j'ai nommé les écuries royales, un immense complexe avec de hauts plafonds où on entreposait jadis des denrées alimentaires. Là encore nous avons donné quelques dirhams à un guide pour qu'il nous fasse une petite visite. Je ne me souviens plus exactement du nombre de chevaux dont le roi disposait à cette époque-là, mais c'était vraiment beaucoup.
Par après nous avons essayé de nous balader dans la ville mais ce n'était franchement pas la peine. J'ai été déçue par cette ville, dont j'attendais qu'elle rivalise de faste avec Fès et Marrakech, mais en fait elle a été abandonnée par les rois depuis trop longtemps pour être encore d'un réel intérêt. Mis à part des peignoirs en pilou-pilou sur le marché, les sons des instruments propres aux charmeurs de serpents et deux excellents tajines pris sur une terrasse avec vue sur la place principale, je n'en garde pas un souvenir très marqué.


Il est grand temps à présent de raconter ce qui en fin de compte s'est révélé être the activité du voyage : nos deux visites au centre de bien-être de l'hôtel. Sincèrement, je n'avais jamais vu quoique ce soit qui s'en rapproche dans mes précédents voyages! Comme on était en pleine basse saison, une seule employée tenait la boutique, et je commencerai par dire qu'elle était d'une gentillesse et d'une efficacité tout à fait in-cro-yables. Qu'est-ce qu'on s'est fait chouchoutées! Marine et moi étions d'accord sur un massage basique, histoire de nous relaxer un maximum. La première fois où on a pointé notre bout du nez dans le spa, on ne savait pas bien à quoi s'attendre. Marine s'est portée volontaire pour partir en éclaireuse (je rappelle que la dame était seule). Tout se que je peux vous dire c'est que quand ça a été mon tour j'ai vite compris que "relaxant" n'était pas vraiment l'adjectif approprié pour le massage que j'ai reçu. "Appuyé", "énergique", ou encore "carrément physique" seraient plus dans le registre de ce qu'on a expérimenté! Tout ça pour dire qu'elle n'y est pas allée de main-morte. Ensuite elle nous a lavées (oui vous lisez bien) dans le hammam à grands renforts de seaux d'eau chaude, c'était di-vin. Divin! Bon sang je voudrais qu'on me balance un seau d'eau chaude sur le tête, là, maintenant. C'était trop chouette.

La deuxième fois que nous y sommes allées, nous nous étions décidées un peu plus tard dans la journée, mais la dame était encore libre et semblaient être contente d'avoir des clientes. Elle nous a proposé un prix alliant deux soins, on s'est regardées Marine et moi et avons décidé, allez, what the hell, c'est quand même la fin de la semaine! On a topé là avec la gentille esthéticienne et on s'est laissées guider. Heureusement, mais heureusement qu'on a pas fait les difficiles. On avait aucune idée de se qui nous attendait. On a eu droit à :

 - l'accès au hammam cette fois encore ;
 - un gommage de tout le corps, avec un gant rugueux (encore une fois, pas de main-morte hein) ;
 - un massage (cette fois-là, on avait bien compris que la culotte n'était pas nécessaire, on était pas en présence de quelqu'un de pudique, et au final pourquoi pas, on est toutes faites pareilles) ;
 - pendant que l'une se faisait masser, l'autre s'immergeait dans une baignoire d'eau très chaude sans cesse renouvelée, puisqu'il fallait laisser le robinet ouvert ;
 - encore une fois, on a pu se laver au savon noir, mais cette fois-ci elle a fait nos cheveux aussi, ainsi qu'un soin pour la peau ;
 - et enfin, après nous être rhabillées, on a même eu droit à un brushing!

Quand je vous dis qu'on a été traitées comme des reines. Et au final, le prix fixé était pour nous deux, ce que nous n'avions absolument pas compris et ce qui nous a semblé tout a fait irraisonnable, c'est pourquoi nous lui avons fait un beau pourboire. Le pourboire le plus mérité de l'histoire des soins, je dirais, sincèrement. On a fait quelques selfies à trois puis nous sommes parties, en nous rendant compte qu'il était plus de 21h! Des heures sup' avec deux minettes complètement sur la lune (ou au septième ciel) et pas un mot, juste un grand sourire, quelle leçon. Nous avons juste eu le temps d'aller rapidement manger un bout au resto de l'hôtel, dont le staff nous avait bien sûr préparé une table bien garnie.

Quel souvenir!

Je ne m'étendrai pas trop sur la fin de notre séjour, qui inclut le retard de notre taxi pour l'aéroport et donc une course pour arriver en fin de compte à l'heure, bien sûr... Je préfère rester sur cette parfaite soirée qui a été une si jolie surprise!

Du coup je lève un verre de thé mental à nos prochaines aventures où qu'elles se cachent et aux initiatives qui nous changent la vie! 

Bisous bisous à bientôt et encore merci à toi Marine pour ta compagnie de tous les jours! Cœurs sur toi. 

samedi 28 janvier 2017

Stockholm


Début décembre 2016, c'est une "Venise du Nord" qui nous a happées, Charlotte et moi. Je dis 'une', car plusieurs villes possèdent ce surnom : Bruges, une très jolie ville en Flandres qu'il va falloir que je revoie cette année ; Amsterdam (mais il faut bien admettre que toutes les villes aux Pays-Bas cohabitent plus ou moins avec l'eau) ; Saint-Pétersbourg (j'ignore pourquoi, à découvrir!) et Stockholm. Celle-ci, si elle était sur ma liste, ne figurait cependant pas dans son top 5 du moment. Mais bon, cette liste me semble parfois une entité à part entière, changeant au gré de mille et une choses, et j'adore cela. Tiens, je vais faire une annexe vous la présentant, ça peut être sympa!

La vérité c'est que Cha était tombée sur une offre assez immanquable niveau avion (35 aller-retour!) et que ce n'est juste pas dans notre nature de laisser filer des occasions pareilles. Nous voilà donc parties, elle, entre deux stages, moi, manquant trois-quatre cours. Mais que diable!

"When opportunity knocks, invite it to stay for dinner."  
H Jackson Brown Jr.
En quelques heures, donc, Charlotte avait réservé nos vols, il ne nous restait plus qu'à nous renseigner et à nous préparer pour une ère glacière. Ce que nous avons fait! Il y avait plus de pulls et de chaussettes dans ma valise que pour aucun des autres voyages que nous avions fait précédemment. Et nous ne partions que pour quelques jours... Je m'attendais au pire. Il s'avéra néanmoins que mes craintes, si elles étaient fondées (il faisait vraiment caillant), étaient inutiles. En nous préparant de manière consciencieuse chaque matin, le froid était gérable.

Mais avant cela, le début. Je dois bien commencer par dire que ce fut ce qu'on peut appeler un faux départ, puisque j'ai commencé par perdre mon téléphone dans la navette vers l'aéroport de Charleroi (autrement appelé "Bruxelles-Sud", please, on y croit pas). Bien entendu, je ne me suis aperçue de son oubli qu'après le passage de la sécurité, et ainsi j'étais dans l'impossibilité de retourner au bus. Quoiqu'il en soit, je peux dire que mon humeur n'en fut altérée que quelques minutes : après tout, Charlotte était là, je n'étais donc pas totalement sans moyen de communication, et elle me promit de me laisser faire des photos avec son téléphone, l'essentiel n'était donc pas perdu! Après avoir profité des quelques derniers instants de 4G pour remplir un formulaire d'objet perdu online, nous décollâmes, pas pour le moins du monde stoppées dans notre enthousiasme.

Vu le prix du vol, il est bien évident que les horaires étaient moyens : nous sommes arrivées dans la soirée et avons pris une navette pour rejoindre la ville. L'aéroport étant plutôt loin de celle-ci, nous avons eu amplement de papoter, mais surtout d'écouter la conversation qui se déroulait derrière nous ! Sans blague, elles parlaient tellement fort qu'il était impossible de ne pas entendre, c'est tout juste si on ne pouvait pas participer à la discussion. C'est donc ainsi que nous avons appris que l'une vivait à Stockholm depuis un moment déjà, que son copain était suédois et habitait une ville plus loin, mais qu'il était à l'étranger pour l'instant, et que la deuxième arrivait à peine pour un stage qui allait durer trois mois, en plein milieu de l'hiver.

Arrivées à Stockholm même, nous avons dû essayer de nous repérer pour aller de la gare routière à l'île principale abritant le centre historique, où se trouvait notre auberge. Nous fîmes le trajet à pied, autant dire que nous n'avons pas pris le chemin le plus court, mais ce n'est pas grave, ça nous permit d'avoir un premier aperçu tranquillement. Je dis "tranquillement" à dessein : en effet, nous n'avons pas croisé grand monde ce soir-là, ni les autres soirs d'ailleurs.

L'arrivée à l'auberge fut un tantinet complexe, étant donné que nous étions en dehors des heures d'ouverture, il n'y avait personne pour nous ouvrir la porte, et nous n'avions pas encore le code. Il nous a donc fallu appeler, et c'est là que je me suis rendue compte de mon inaptitude à épeler en anglais. Aussi bête que ça puisse paraître... eh bien je n'en ai pas l'habitude, j'ai donc buté sur les "e" et les "i", les mélangeant un peu.

Enfin rentrées, quelques peu aidées par deux clients de l'auberge, nous avons découvert dans le hall (au deuxième étage) deux petits tas avec des draps, des serviettes de bains et une enveloppe pour chaque tas, dont l'une portait mon nom. Nous avions pris toutes nos affaires avec nous (une première, pour ce qui est des draps, heureusement que nous ne partions que quelques jours, ou je ne sais pas comment nous aurions réussi à tout rentrer dans nos sacs à dos!), nous avons donc seulement pris l'enveloppe avec le code de notre chambre. Celle-ci était très... suédoise. impeccablement arrangée, avec une lampe et un petit bac dans lequel on pouvait mettre nos affaires pour chaque lit, cela ressemblait un peu à IKEA, soyons honnêtes! Et ce ne fut pas la dernière fois que nous nous le dirons : les douches par exemple, avec leur rideau pour protéger les vêtements, et plus généralement la ville, nous ont semblé très design et efficientes!

Ensuite nous sommes ressorties pour manger un bout : nous avions pu repérer de nombreux petits restaurants sur la rue principale (Stora Nygatan), que nous avions parcouru d'un pas décidé (peut-être trop décidé, car nous avions manqué le tournant de quelques rues... ok, de toute l'île). Nous entrâmes donc dans un petit resto qui servait de bonnes pâtes suédo-italiennes. Il était tard (mais pas tant que ça non plus) : nous avons en effet été les dernières à partir. Autant dire que nous avions déjà compris que les Suédois sont des couche-tôt.

Notre auberge se trouvait sur la petite place triangulaire derrière l'église du centre de l'île

Le lendemain nous avons commencé par chercher un point de panorama, et nous n'avons pas été déçues. La lumière était tout à fait étrange, et elle le resta toute la journée : en effet, l'hiver, du fait d'être si au nord, la ville est illuminée par ce que je décrirais comme une aube constante. Et quand je dis constante, je veux en fait dire de 8h30 à 15h! Autant vous dire que par principe on a eu faim vers 17h tous les jours de notre séjour... on était complètement perdues.


Ensuite nous avons retraversé l'île de Gamla Stan, nous arrêtant tout de même pour un délicieux chocolat chaud et un muffin à emporter, vers l'hôtel de ville (le bâtiment rougeâtre sur la gauche de la photo ci-dessous). Cette visite était la seule pour laquelle on se devait d'être à l'heure, car elle était obligatoirement guidée. Et franchement, tant mieux! On a beaucoup appris sur l'histoire de la ville et sur le système politique du pays (même si, j'avoue, j'ai déjà oublié pas mal de choses).

On nous a d'abord montré le Hall bleu, une immense pièce de réception où se retrouve les lauréats des prix Nobel après leur cérémonie de remise. Il est de style pseudo-italianisant et franchement cocasse de mon point de vue, les mélanges utilisés étant tout à fait libres... en effet cet hôtel date seulement du début du XXe siècle! Il a été appelé "bleu" non pas pour la couleur de la peinture ou des colonne, mais parce que l'architecte voulait le laisser à ciel ouvert. Il est bien entendu que le climat suédois n'a pas permis cette jolie idée, et plusieurs plafonds se sont succédés avant celui qu'on lui voit aujourd'hui. L'orgue de la pièce mérite également qu'on le mentionne : il est lui aussi tout à fait moderne... que dis-je, high-tech! Il est équipé d'un système de wi-fi.
L'escalier a aussi été source de recherche : l'architecte aurait fait faire un nombre de maquettes en bois à taille réelle et aurait demandé à sa femme de les emprunter en robe, afin de déterminer lequel était le plus agréable. Nous l'avons nous-même descendu plus tard pendant la visite et je dois dire que nous n'avons pas été convaincues. Mais bon, nous étions en baskets et jeans, pas en talons inconfortables et en robe interminable. Sans compter que nous n'avions pas les yeux d'une salle entière tournés vers nous.

La visite a continué, jusque la Chambre du Conseil, où se déroulent de nombreuses discussions parlementaires. Le quota de femmes ayant une voix à ces conseils a très tôt été très élevé en Suède. Le plafond de cette pièce, avec charpente apparente et peinte, était tout à fait impressionnant. Puis nous avons pu voir une fresque peinte par un prince perfectionniste représentant la vue des fenêtres de la salle en question, en miroir. Ainsi, les invités du banquet faisant dos à la ville en avaient tout de même la vue. Une autre pièce pleine d'anciennes tapisseries est l'endroit où se font les mariages, et enfin nous avons terminé par ce qu'on appelle la Salle dorée. D'inspiration byzantine, elle est entièrement décorée de mosaïques en feuille d'or.

Au fond se trouve la personnification de la ville. Des symboles de capitales l'entourent,
comme la Tour Eiffel et la Statue de la Liberté.




Ensuite nous avons visité Storkyrkan, la cathédrale de Stockholm, avec ses voûtes tout à fait à part et sa statue de Saint Georges terrassant le dragon.







Nous étions alors de retour sur Gamla Stan, et étions juste à temps pour le marché de Noël, qui venait d'être installé sur une petite place. Il n'était pas très impressionnant, mais ça nous a permis de manger un bon hotdog avec une saucisse qui nous a fait pensé à celles de Berlin.

Ensuite nous avons à nouveau quitté l'île vers une partie plus éloignée de la ville : Djurgården, une autre île où se trouve un spectacle plutôt dingue : le Vasa, un vaisseau de guerre qui coula en 1628, lors de sa première sortie du port de Stockholm. Il fut repêché en 1956 et donne idée absolument incroyable de ce à quoi ressemblait un bateau de ce genre. Vraiment, c'est à faire, le musée est constitué d'une salle de projection qui explique le processus de remise en surface de l'épave, de plusieurs étages sur le bateau lui-même, ainsi que sur l'art qu'il renfermait. Les sculptures étaient tout à fait remarquables! 


Au retour nous avons pu apprécier les décorations de Noël, dont notamment les élans illuminés, si beaux et réalistes. Un groupe de filles nous ont demandé de faire une photo d'elles, et elles nous ont rendu la pareille (même si je ne comprends pas ce qui l'a poussée à faire 7 fois le même cliché). Mais c'est surtout à l'échelle de la ville que j'ai été impressionnée : toutes les maisons disposaient d'étoiles ou de triangles lumineux à chaque fenêtre ou presque! C'était vraiment très joli. Et, une fois plus près du centre, nous avons été attirées par une place où était installée une patinoire tout autour d'une statue en bronze. Ces gens ont vraiment l'habitude de vivre avec le froid, on pouvait voir à quel point ils incluaient l'hiver dans leur vie de tous les jours. Nous avons ensuite trouvé la rue Neuve de Stockholm, où nous avons fait les shops de souvenirs et où j'ai acheté une montre réfléchissante pour me donner une heure pendant la nuit. En effet, son mon téléphone, je n'avais dormi que moyennement la nuit précédente, m'attendant sans cesse à être réveillée, je me réveillais moi-même. Le Starbucks nous a également happées et nous a rebaptisées, ce qui n'est pas tellement extraordinaire, j'en conviens, mais Cha a tout de même eu droit à un record :


Le soir, après être allées dans un resto italien à l'ambiance très sympa où nous avons très bien mangé, (même si mes carbonaras auraient pu se passer d'autant de poivre), nous avons trouvé un cinéma avec des films en anglais sous-titré, et avons opté sur place pour Allied, un film d'espionnage avec Brad Pitt et Marion Cotillard.


Le lendemain nous sommes allées manger un vrai petit déjeuner, et par vrai j'entends bien sûr un autre chocolat chaud et une grosse part de gâteau avec des framboises. J'adore. Vraiment c'est une chouette manière de commencer la journée! Ensuite nous avons commencé la journée en essayant diverses choses qui étaient soit fermées, soit pas vraiment ce à quoi on s'attendait (la qualité de notre guide était un peu à revoir, les commentaires n'étant pas d'une clarté cristalline...), mais ce n'est pas très grave, ça nous a permis de voir une autre partie de la ville, une église en croix grecque et un hall d'escaliers en style Art Nouveau de là-bas!

Puis nous avons attaqué le gros morceau de la journée : le palais royal. Ne sachant pas très bien où se trouvait l'entrée nous avons essayé la première porte à laquelle nous avons eu accès (il faut dire qu'il faisait particulièrement froid ce jour-là) : il s'agissait de la partie trésorerie du château, plutôt du côté des caves. Le caissier nous a expliqué le fonctionnement des tickets, mais je dois dire qu'il fut le seul Suédois que nous avons rencontré à avoir un anglais très limite. Nous avons, je dois dire, vite passé la partie plus archéologique. Je pensais qu'il nous faudrait ressortir pour avoir accès aux étages supérieurs, mais heureusement, pas vraiment! Nous avons laissé nos manteaux dans des casiers, ce qui n'était peut-être pas une idée brillantissime. Ces vieilles bâtisses sont difficiles à chauffer, après tout. L'intérieur du palais était très joli, mais ce sont les robes de mariages des différentes princesses qui ont le plus attiré notre œil. Certaines étaient très belles (les plus récentes), d'autres l'étaient beaucoup moins. L'exposition se trouvait dans la salle du trône d'argent, une salle spectaculaire. Ensuite, notre tickets nous permettait de voir les couronnes, sceptres et épées protocolaires.



Après tout cela, nous avons décidé de nous poser un peu à l'auberge. Je commençais à avoir faim, alors qu'il était encore très tôt... nous avons donc grignoté. Puis nous avons essayé le musée national, mais malheureusement, après avoir fait le tour du bâtiment en vain, nous avons bien dû nous rendre à l'évidence : il était fermé pour rénovation. Nous avons donc décidé de faire le musée d'art moderne et contemporain, un peu plus loin. Le pont que nous avons alors dû emprunter n'était pas pour nous rassurer : trop de bois, trop de rampes pour ne pas glisser. Puis nous sommes passées devant ce qui devait être une église sur une colline, illuminée par un spot rouge lui donnant une allure plus satanique qu'autre chose, pour enfin atteindre le musée en question. Heureusement, les collections permanentes étaient gratuites, parce que nous n'y avons pas compris grand chose! 

Nous nous sommes permises de nous poser dans le hall après coup, pour manger nos tartines en faisant passer le temps avant de se diriger vers l'opéra, car nous avions prévu un ballet pour ce soir-là : Casse-Noisette. Encore une fois, le spectacle commençait à 19h. La première partie nous a un peu intriguées, les costumes, très théâtraux, étaient loin de ce que nous avions pu voir pour le Lac des Cygnes à Bruxelles, mais ensuite les tutus sont tout de même rentrés en scènes et nous avons été époustouflées. C'est vraiment incroyable. Et la musique est tellement connue, même pour une inculte musicale comme moi.



Le lendemain nous partions en milieu de journée, et avons eu tout le temps du monde de nous repérer dans la gare routière, qui était d'une organisation encore une fois impeccable. Pour nous protéger du froid, les entrées sont équipées de deux espèces de sas tournants, et chaque quai est muni d'un espace d'attente à l'intérieur et d'une autre sorte de sas que le conducteur de bus peut ouvrir et fermer, afin de ne pas laisser trop de monde se bousculer. Nous avons pris un dernier chocolat (avec marshmallows inclus!) et avons dit au revoir à la ville nordique... Avant de prendre l'avion, nous avons dépensé nos dernières couronnes en peluche et autres et avons fait nos comptes : ils étaient parfaitement réglés, comme d'eux-mêmes.

Au retour, comme nous avions un peu de temps à poireauter pour notre navette à Charleroi, je me suis renseignée pour les objets perdus, et devinez quoi, j'ai récupéré mon téléphone! IN-CROY-ABLE. Tout bonnement incroyable. Il se trouvait dans une armoire métallique au comptoir qui vendait des tickets de dernière minute. Il y en avait une trace dans un classeur et la batterie n'était pas plate. Autant dire que c'était un miracle. Ne jamais s'arracher les cheveux pour un détail pareil, surtout si c'est pour qu'il se résolve de lui-même en fin de compte!

Voilou, un autre city trip inoubliable! Hâte de voir ce qu'on va découvrir ensuite!