Mexique

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Dernier voyage en date : Mexique

lundi 4 janvier 2016

Dublin


J'ai visité Dublin avec mon amie Charlotte début novembre dernier.
Ce voyage succédait pour moi de peu à un autre, mais il ne sera pas dit que je laisse passer la moindre opportunité!

Nous voilà donc, arrivées à l'aéroport, notre sac à dos bien calé, notre attention toute tournée vers le moyen de rejoindre la ville. Nous décidâmes de prendre un bus moins "direct", histoire d'économiser quelques sous et de pouvoir profiter du paysage plutôt que de l'autoroute. Comme à Londres, les bus en question disposaient d'un étage, et après avoir inséré la monnaie exacte du ticket dans une boîte à cet effet, nous nous sommes installées. Il est à noter qu'utiliser des euros nous a paru bizarre (bien que très pratique) dans un pays anglo-saxon. Sans compter l'accent qui nous a fait sourire : pas de doute, nous étions en Irlande! 

Nous n'avons pas mis longtemps à trouver notre auberge de jeunesse : elle se trouvait en effet sur un grand axe, Lord Edward Street (Kinlay House). Après avoir monté les trois étages (il faut dire qu'on tombe fréquemment sur le dernier) nous avons découvert une chambre dont les lits n'étaient pas superposés, une nouveauté pour nous!

Puis nous sommes passées à l'action : un peu de repérage, un cheeseburger dans une halle, du lèche-vitrines (il y avait un magasin Disney!)...
Le château de Dublin ne nous a pas impressionnées outre-mesure mais la place sur laquelle se trouve l'entrée de la Chester Beatty Library, non loin du château, était d'une sérénité incroyable. Cette bibliothèque est un trésor de collections, amassées pendant toute sa vie par un Américain, qu'il a mises gratuitement à la disposition du public dans sa ville d'adoption. C'est un magnifique endroit où l'on peut manger aussi, et qui accueille des expositions temporaires.

Puis nous avons poussé jusqu'à la cathédrale Saint-Patrick, où nous avons fait une petite pause selfie dans le parc attenant. Là encore l'accent que nous entendions dans la bouche des gens nous a paru tellement incongru que nous ne sommes pas formalisées des remarques que nous attiraient nos photos et nos fous rire (après tout nous sommes des touristes). Nous avons ensuite été surprises par le temps : le parc que nous voulions voir, St Stephen's Green, fermait juste au moment où nous arrivions, comme la lumière commençait à décliner. Nous étions donc quittes pour faire le tour, et en plus de voir quelques portes dublinoises typiques, notre regard a été attiré par la façade de ce qui ne pouvait être qu'une église, engoncée entre d'autres bâtiments. Intriguées, nous nous sommes approchées, et je crois pouvoir dire qu'il s'agissait là d'un des endroits les plus glauques qu'il m'ait été donné de visiter. L'entrée se faisait par une porte automatique et caractérielle. Puisqu'elle s'était enfin ouverte, il nous fallait pénétrer! Au bout d'une deuxième salle, une sorte de sas, se trouvaient d'autres portes. Inutile de dire qu'à ce moment-là, nous nous sentions déjà quelque peu claustrophobes, et le silence (après le grincement des premières portes) était très lourd. En outre, vu l'heure, il était possible qu'un système de verrouillage soit prévu! Néanmoins, n'écoutant que notre courage (teinté d'une pointe d'obstination, étant donné qu'on venait de se voir fermer l'entrée du parc), nous pénétrâmes dans l'église. Ses nefs, sans la lumière du jour, étaient obscures, et seul l'autel était vaguement éclairé par une lampe. On pouvait distinguer des fresques, sûrement de belle qualité, mais l'atmosphère était décidément trop étrange pour vraiment s'y aventurer, sans compter qu'une personne tapie dans l'ombre nous avait déjà fait sursauter en sortant furtivement. D'un commun accord, nous sortîmes, priant (envers et contre tout) que la porte automatique nous autorise le passage.

Après toutes ses émotions, nous avions bien besoin de nous remonter un peu, nous nous sommes donc dirigées vers le centre-ville, en quête d'un repas. Une crêperie trouva tout de suite notre approbation mutuelle. Pour la première fois, nous buvions un chocolat chaud à l'anglo-saxonne : avec des marshmallows (hélas, bien plus petits que dans mon imagination).

Le soir, nous avons bu notre première Guinness dans un bar irlandais au décor gaudien (oui oui ça se dit, comme l'architecte barcelonnais) : une expérience un peu à part donc, mais très sympa. Tout d'abord, il a fallu commander nos bières au bar, les transporter jusqu'à une table, puis nous nous sommes jetées à l'eau (façon de parler). Nous en avons conclu que, comparée à la bière belge, la Guinness a pas mal le goût de l'eau quand on l'a en bouche ; ce n'est que lorsqu'on avale qu'on ressent vraiment l'alcool. Mais ce qui frappe le plus est la mousse! En effet, lorsqu'on la regarde, celle-ci a plus l'apparence de la mousse de café qu'autre chose!
Ce n'est que le lendemain, lorsqu'on a visité la Guinness Storehouse, que nous l'avons vue pendant sa préparation. Cette mousse si bizarre met pas mal de temps à se former : la bière a d'abord une teinte marron clair, qui s'assombrit au fur et à mesure que la mousse remonte.

Le lendemain nous avons visité la cathédrale Christ Church, toute proche de notre auberge. Son pavement était tout  à fait intéressant, très coloré, avec des formes géométriques diverses. Le reste de l'église était paré de pierre sculptée très finement, mais c'est surtout la crypte qui a attiré notre attention : très grande, elle abritait le trésor, le shop (je ne m'y ferai jamais à ça) et... des costumes de cinéma! En effet c'est à Christ Church, à Dublin (entre autres), que se sont tournées quelques scènes de la série historique "Tudors"! Etant une grande fan, j'ai vérifié une fois rentrée à la maison, bien sûr. Derrière Jonathan Rhys Meyers, on peut la voir!


Puis nous sommes allées voir ce qu'on peut considérer comme le centre culturel de la capitale irlandaise, j'ai nommé le Trinity College, où se trouve le célèbre Book of Kells dont on m'a rabattu les oreilles en première année d'histoire de l'art. Ce campus est impressionnant, que dis-je, il nous a soufflées. Immense, doté de bâtiments tous plus beaux les uns que les autres, avec dans le centre de la cour principale deux arbres des plus vénérables.

La bibliothèque, très grande, était très impressionnante elle aussi (même si je crois que nous avions préféré celle à Prague), et pourtant éclipsée par l'exposition sur le livre phare. Exposition qui, si elle est bien documentée, était trop bondée, sans parler du vrai livre, ouvert à des pages malheureusement pas tellement représentatives de la maestria décorative qui le définit (et ce pour des raisons de conservation, sûrement).

Ensuite, fuyant la pluie, nous avons traversé le pont pour nous rendre sur l'autre rive (où j'ai failli être écrasée, non mais je vous jure, cette manie qu'ont les anglo-saxons de rouler du mauvais côté...), vers le musée de Leprechauns. Petites créatures parfois sournoises, les farfadets ont en effet leur propre musée à Dublin. Après une petite attente bien rentabilisée (ou pas) dans les magasins qu'on ne trouve pas chez nous (pour ne pas en citer, Forever 21) nous avons bénéficié d'une visite guidée pas toujours facile à suivre, étant donné tous les mots gaéliques prononcés!

La Guinness Storehouse est une expérience à ne pas manquer, malgré l'attente inévitable. Attente qui fut relativisée par un petit spectacle de danse typique offert par le musée!
La première impression, c'est l'étonnement, car ce bâtiment s'élève sur cinq étages visitables. Dégustation, histoire, marketing, tout y passe. Et, croyez-moi ou non, c'est au dernier étage de la Storehouse, où se trouve le bar, que nous avons eu notre seul panorama (à 360°, s'il vous plaît) de la ville! A la fin de notre visite, donc, nous sommes allées chercher notre Guinness, que nous avons dégustée en papotant quelques étages plus bas. Il fut étonnant de constater que si les musée n'accueillait plus de visiteurs, le bar restait ouvert et semblait être l'endroit branché du moment!

Rentrées à l'auberge, nous avons rencontré deux de nos camarades de chambre : un brésilien et un argentin (je pense) qui travaillaient tous les deux à Hambourg. Comme quoi, les rencontres qu'on fait en auberge de jeunesse...

Au soir nous avons trouvé à grand-peine un cinéma, qui s'est révélé ne proposer que des films irlandais. Sans souci! Nous avons donc pris deux tickets pour un film qui avait déjà commencé : "Brooklyn" avec Saoirse Ronan. L'histoire d'une jeune irlandaise qui pour trouver du travail, s'expatrie aux Etats-Unis, dans un quartier irlandais de New-York. L'accent! Au premier rang, Charlotte et moi avons dû nous retenir, mais nous échangions des regards entendus : sans sous-titres, l'accent rendait presque incompréhensibles les reparties de certains acteurs! Une belle expérience, tous comptes faits.



Le lendemain matin, notre dernier jour sur place, nous avons commencé par Dublinia, un musée de reconstitutions des périodes viking et médiévale de la ville. Très ludique (Charlotte a pu y écrire son nom en runes) et très visuel, il est parfait pour les enfants, qui peuvent s'y déguiser et expérimenter des jeux du Moyen Age, par exemple. Si ce n'est pour un groupe de femmes très (trop) bruyantes, l'endroit était parfait. 

Puis vint le haut moment culinaire de notre week-end : un repas dans un vrai pub irlandais. Quelle expérience, mes amis! Tout d'abord, en y entrant, jamais on aurait pensé que l'endroit était aussi grand. On aurait dit que les murs entre les bâtiments environnants avaient été abattus pour former une infinité de petites pièces à l'ambiance feutrée, où, encore une fois, les serveurs ne prennent pas votre commande. En effet, notre deuxième surprise fut de nous rendre compte qu'il s'agissait en fait d'un self-service! Attention, je ne parle pas ici d'un Lunch Garden ou d'un Flunch, mais bien de bonne cuisine maison devant laquelle chacun passe et ne sait où regarder. Vient ensuite la difficile tâche de commander au-dessus du brouhaha à la multitude de serveurs de l'autre côté du buffet. Je peux sincèrement dire qu'au final, cela a consisté pour moi à montrer la viande qui me faisait envie et à demander des carottes, ainsi que toutes les sortes de pommes de terre (oui, vous avez bien lu). L'assiette, démesurée, se révéla être un plat en sauce bon au-delà de tous ceux que j'avais jamais goûté! (chut, on ne dit rien à mamie)


Pour finir, je dirai que le dernier monument que nous avons vu, de manière totalement fortuite, est la statue disons bien en chair de Molly Malone, une poissonnière dont l'histoire est relatée par l'hymne national (si, si).  
Voilà, nos aventures dublinoises dans leur intégralité ou presque! La capitale irlandaise m'a laissé un très bon souvenir, et ce malgré le temps, pas toujours clément. Cette ville a un caractère bien à elle, à la manière d'Edimbourg, et elle nous a fait penser à Londres, sans ses buildings, bien sûr. 
Maintenant il faut y retourner pour voir les paysages irlandais! 

Mais pour l'instant, la suite du programme, c'est Marrakech, je vous dis donc "à la prochaine!" 


P.S. Je viens d'apprendre que Dublin est classée au patrimoine de l'UNESCO comme ville de la littérature. Toute la ville au patrimoine de l'humanité!


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