Mexique

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Dernier voyage en date : Mexique

samedi 16 janvier 2016

Londres



La prévenance britannique
En avril 2015, je suis allée à Londres avec des amis. Nous étions cinq, Charlotte et son copain Bastien, Axelle et sa sœur Mégane, et moi. Nous avions décidé de dépenser le moins possible pour notre aller, c'est pourquoi nous avons pris le bus de Bruxelles à Londres. Solution que je déconseillerai dorénavant! En effet, comme d'habitude lorsqu'il s'agit d'un voyage de nuit en car, nous sommes partis vers 23h, ce qui ne pose pas de problème en général, mais là il y avait... quelques subtilités supplémentaires, dirons-nous. Voilà, deux heures et demie plus tard, nous étions réveillés à Calais (inutile de dire que nous ne nous étions pas endormis tout de suite, le temps que l'enthousiasme du départ retombe un peu, quand même), pour un contrôle de douane... ou plutôt deux! Bah oui, des fois qu'entre les douanes françaises et les anglaises, soit deux cents mètres à tout casser, on aurait planqué un kilo de poudre! Ou caché un clandestin dans notre valise, allez savoir. Donc, après être descendus deux fois du bus, et après qu'on m'ait demandé d'ouvrir mon sac à dos car il y avait une forme "odd" dedans (mes jetons de poker), nous avons vite rejoint le bus, sous les exclamations pressantes du conducteur. J'avais déjà emprunté l'Eurotunnel en voiture mais ça reste impressionnant. Une grosse demi-heure et nous voilà en Angleterre, ce qui signifie que nous étions à Londres vers... 5h30, heure locale. Autant dire qu'il faisait noir et que le métro était fermé (eh oui, le dimanche, il n'ouvre qu'à 7h! Go figure).




Qu'à ne ça le tienne! Nous nous lançâmes à la découverte de la ville endormie et - si ce n'est pour le bruit de roulettes des valises des jumelles, le silence était parfait. C'était la deuxième fois que je découvrais une ville si tôt, vidée de ses habitants (la première fois, c'était à Venise), et la tranquillité qui en ressort est vraiment saisissante. Lorsque nous vîmes enfin la Tamise, il faisait encore noir, mais nous n'eûmes aucun mal à voir la roue de Londres : elle était éclairée! Les autres ont continué, faut dire qu'on fatiguait, mais moi je me suis arrêtée une minute pour profiter de l'instant. Ce qui au final s'avéra être un coup de génie, car ce même pont, quelques heures plus tard, allait devenir un calvaire à traverser! 


St-Mary le Strand
Arrivés au pub sur lequel se trouvait notre auberge, et après avoir déposé nos sacs, nous nous sommes posés dans un canapé, qui dès lors devint notre place attitrée. Un peu plus tard, à une heure disons décente pour commencer nos explorations, nous avons marché jusqu'au Parlement et son Big Ben, puis nous avons très discrètement écouté un guide parler à son groupe de l'abbaye de Westminster, fait des photos idiotes sur Parliament Square, passé devant Downing Street (sans malheureusement réussir à voir le Premier Ministre), pour arriver sur Trafalgar Square. S'ensuivit un long débat sur la ressemblance entre Nelson et Napoléon. Puis nous avons continué sur le Strand, une longue rue, jusqu'à un Star Bucks, pour un semblant de petit déjeuner bien mérité. Ensuite... et bien nous avons fait d'autres photos idiotes devant la statue de Confucius et sur un banc avec une plaquette à la mémoire de deux amoureux.

"Sit on my bench and pause a while,
Think of me, look up and smile."


Après s'être perdus puis retrouvés dans Covent Garden, hésité sur les tatouages éphémères qu'on pourrait bien se faire faire, et comme il était à nouveau l'heure de manger, nous avons poussé jusque St James Park où nous nous sommes extasiés, en bons continentaux que nous sommes, sur les écureuils. Nul besoin de préciser que les touristes ne leur font pas peur! Plusieurs fois, Bastien et Axelle ont failli en caresser un. Mais quelle vélocité! Ensuite nous avons vu Buckingham Palace, Piccadilly Circus, et parcouru Regent Street. Le soir, nous avons joué au poker (habitude que nous avions un peu perdue, faute de temps), ainsi qu'au billard. 

La première nuit à l'auberge de jeunesse fut... mémorable. J'ai souvent dormi dans un dortoir de huit, dix personnes, mais à Londres, la norme se situe plus à douze. Pourquoi pas? Seulement voilà, ces douze lits se trouvaient par groupes de trois lits superposés, et trois des quatre ensembles se touchaient les uns les autres. Autant dire que le tout se trouvait sur quinze mètres carrés maximum, et ce sans compter les casiers et la minuscule douche dans la chambre. Quand on ne peut ni s'asseoir sur son lit (surtout moi, ça va sans dire) ni marcher en ligne droite tant le sol est occupé par les sacs/valises/chaussures, on a intérêt à ne pas être claustrophobe. Sans compter qu'il faut avoir la mémoire des chiffres et des lettres (ce que je n'ai pas, à moins qu'il s'agisse de dates dans me cours), pour retenir le code qui permettait l'entrée de la chambre. 
Niveau confort, il y avait peut-être trois prises pour douze, pas de lampe de chevet (bah oui, il n'y avait pas de chevet...) et les lits étaient grinçants, un peu terrifiants, hein, n'ayons pas peur de le dire : quand votre nez se trouve à 30 cm du matelas de votre voisin, il y a pas mal de scénarios qui défilent dans votre tête! 

Pour le petit déjeuner le lendemain, étant donné qu'il finissait aux aurores ou presque, nous avons été plutôt prompts à descendre. Puis notre groupe s'est quelque peu divisé : les jumelles n'étaient en effet pas intéressées par le London Eye, cette grande roue permanente dans le centre qui permet d'avoir un panorama de toute la ville, c'est pourquoi nous y sommes allés de notre côté, Charlotte, Bastien et moi. La queue était très impressionnante, mais en fin de compte ça avançait vite. Bastien eut quelques difficultés à retrouver son ticket au moment-clef, mais je ne peux pas le blâmer puisque à l'attraction suivante, c'était moi qui l'avais égaré dans une de mes nombreuses poches... Oui, on est doués parfois, dans notre petit groupe. Une fois dans l'espèce de bulle de verre ovale nous avons pu admirer à notre aise les différents bâtiments ainsi que le ciel uniformément gris britannique. Je ne suis pas particulièrement sujette au vertige, mais regarder la structure de la roue n'était tout de même pas pour me rassurer, alors je me suis remise à essayer d'identifier St Paul, le Parlement, sans parler du siège du MI-6 de James Bond (qui est en fait MI-5 sur le plan) que nous avons cherché un bon moment avec Bastien, sans vraiment parvenir à le voir. Aurait-il vraiment été détruit? 
  

Mais trêve de plaisanterie. Après le London Eye, nous avons vécu une expérience hors du commun,  hors du temps, dangereuse, même... le London Dungeon (oui, ils veulent être sûrs que vous savez dans quelle ville vous êtes). Le principe de ce lieu est d'expliquer au visiteur Londres à travers ses plus horribles et sordides anecdotes : qu'il soit question de peste, du Powder Plot qui faillit détruire le Parlement, de la justice quelque peu inique qui envoyait à la potence le premier venu, ou de célèbres personnages comme Sweeney Todd ou Jack the Ripper, tout y est passé! A part un léger incident avec les barques de Henry VIII, tout s'est bien passé, ou presque. En effet, sachant qu'entre les scénettes il valait mieux ne pas se déplacer seul et en avant du groupe (ou en arrière), nous avons bien sûr envoyé Bastien en éclaireur. Le bond qu'il a fait lorsqu'un acteur l'a surpris au détour du chemin! On a beau s'y attendre... 
C'est encore lui qui fut choisi pour cobaye par le chirurgien de malheur, quelques attractions plus loin. Contentes d'être loin du faux sang qui sortait du pauvre patient, nous ne nous attendions pas aux bestioles qui se faufilèrent sous notre banc. Ou plutôt que nous avons cru sentir se faufiler. C'était à notre tour de bondir. 
L'épisode qui restera à jamais dans ma mémoire fut néanmoins celui du juge. J'appris alors une nouvelle expression en anglais : let's booeem. Il ne nous fallut pas beaucoup de temps pour comprendre "Let's BOO him!" "Boo!!" Boo!" Autant dire que nous nous sommes abstenus de mentionner que nous étions francophones, n'est-ce pas. Ce qui ne nous empêcha pas de boo-er non plus, faut-il le dire. Le shop était impressionnant de têtes de morts et autres objets glauques. On y est restés un petit moment. 
Plus tard dans la journée nous avons éprouvé l'immense satisfaction de ceux qui possèdent leurs tickets à l'avance, celle de couper une queue qui semble infinie, au Madame Tussauds de Londres, où se trouvent toutes les célébrités du moment, en cire. Nous avons donc salué Katniss, Sherlock, Wolverine, mais aussi Oscar Wilde et Marilyn! Après un questionnaire interactif à (au moins) 36 000 questions (faut dire qu'il pleuvait un peu dehors), nous avons rejoint les Queen Mary's Gardens, où il y avait un très joli jardin japonais, entre autres, qui intéressa l'architecte du paysage du groupe, j'ai nommé Mégane. 


Le lendemain nous avons commencé en fanfare : nous avons en effet attaqué le British Museum. Encore une longue file, encore un Star Bucks, et un détecteur de métaux pour entrer. De jolies photos en cascade devant les imposantes colonnes grecques du musée, et nous étions prêts à passer à l'assaut. Des groupes se sont à nouveau formés, mais je suis partie de mon côté. Je pense en effet que chacun a son rythme dans un musée, et, si je voulais regarder tout mon saoul, je voulais aussi m'aventurer dans un maximum de salles de cette institution que j'avais depuis si longtemps rêvé de visiter. Armée de mon plan (ok, ça fait beaucoup de métaphores militaires, mais je disposais de peu de temps, rappelons-le, puisque moi, je pourrais rester toute une journée là-dedans), je passai devant la Pierre de Rosette, un gardien d'une cité mésopotamienne aux inscriptions cunéiformes, d'innombrables cercueils pharaoniques,... Et j'en passe et des meilleures. Une exposition de satires anglaises napoléoniennes me fit bien rire, sans compter celle sur l'art japonais, qui me fit m'extasier. Néanmoins quelle ne fut pas ma surprise en me trouvant être la première au rendez-vous fixé sur les marches! L'expérience avait parlé, je dirais... J'avais eu en outre le temps de faire mon shopping. Résultat des pertes : un sac en toile, un magnet, du chocolat, une pièce d'échec (la reine) et le guide du musée. Et encore, j'ai résisté à la reproduction du Rhinocéros de Dürer. 
Ensuite nous sommes retournés sur Regent Street, histoire de faire un peu les magasins, avant de raccompagner à la hâte les filles à St Pancras, pour qu'elles prennent leur Eurostar. 

Charlotte, Bastien et moi avons continué le soir même, en car de nuit, vers le Nord, direction : Édimbourg! 

Au retour de cette super ville (dont je parlerai dans un autre article), nous avons pu tous les trois profiter encore un peu de la capitale. Arrivés cette fois-là à l'aube, nous sommes allés voir du côté de la célèbre Tower et de son Tower Bridge, vraiment magnifique dans la brume du matin, que nous avons admiré en dégustant un petit déjeuner au bord de la Tamise. Puis nous avons longé le fleuve, vu le Shakespeare Theatre, la Tate (tous fermés, étant donné l'heure) et le  Millenium Bridge, le pont qui se tord au début d'un Harry Potter (le sixième, je crois). 
Nous avons ensuite rejoint à notre tour St Pancras, et je dois dire que je ne me souviens plus du trajet : je me suis assoupie tout du long. Charlotte seule a noté que nous passions à nouveau sous la Manche. 

Je conclurai en disant qu'à part le métro, tout bonnement inabordable, et les prix en général (sont à exclure de ce commentaire les musées, gratuits, bien évidemment), Londres nous a énormément plu! C'est une ville surpeuplée, mais qui a réussi a garder de magnifiques parcs. Ses buildings sont impressionnants, mais subsistent néanmoins aussi de jolies petites rues, Baker Street pour ne pas la nommer, où nous avons très bien mangé (italien), à quelques pas du 221 B.
Je conseillerai aussi à tout le monde le London Dungeon : n'ayez pas peur d'y aller, même si vous ne comprenez pas tout, ça vaut vraiment le coup. Mais bien sûr, cela vaut pour tout en général, tentez l'aventure!

Bisous à tous, à la prochaine, 
Alex.



lundi 4 janvier 2016

Dublin


J'ai visité Dublin avec mon amie Charlotte début novembre dernier.
Ce voyage succédait pour moi de peu à un autre, mais il ne sera pas dit que je laisse passer la moindre opportunité!

Nous voilà donc, arrivées à l'aéroport, notre sac à dos bien calé, notre attention toute tournée vers le moyen de rejoindre la ville. Nous décidâmes de prendre un bus moins "direct", histoire d'économiser quelques sous et de pouvoir profiter du paysage plutôt que de l'autoroute. Comme à Londres, les bus en question disposaient d'un étage, et après avoir inséré la monnaie exacte du ticket dans une boîte à cet effet, nous nous sommes installées. Il est à noter qu'utiliser des euros nous a paru bizarre (bien que très pratique) dans un pays anglo-saxon. Sans compter l'accent qui nous a fait sourire : pas de doute, nous étions en Irlande! 

Nous n'avons pas mis longtemps à trouver notre auberge de jeunesse : elle se trouvait en effet sur un grand axe, Lord Edward Street (Kinlay House). Après avoir monté les trois étages (il faut dire qu'on tombe fréquemment sur le dernier) nous avons découvert une chambre dont les lits n'étaient pas superposés, une nouveauté pour nous!

Puis nous sommes passées à l'action : un peu de repérage, un cheeseburger dans une halle, du lèche-vitrines (il y avait un magasin Disney!)...
Le château de Dublin ne nous a pas impressionnées outre-mesure mais la place sur laquelle se trouve l'entrée de la Chester Beatty Library, non loin du château, était d'une sérénité incroyable. Cette bibliothèque est un trésor de collections, amassées pendant toute sa vie par un Américain, qu'il a mises gratuitement à la disposition du public dans sa ville d'adoption. C'est un magnifique endroit où l'on peut manger aussi, et qui accueille des expositions temporaires.

Puis nous avons poussé jusqu'à la cathédrale Saint-Patrick, où nous avons fait une petite pause selfie dans le parc attenant. Là encore l'accent que nous entendions dans la bouche des gens nous a paru tellement incongru que nous ne sommes pas formalisées des remarques que nous attiraient nos photos et nos fous rire (après tout nous sommes des touristes). Nous avons ensuite été surprises par le temps : le parc que nous voulions voir, St Stephen's Green, fermait juste au moment où nous arrivions, comme la lumière commençait à décliner. Nous étions donc quittes pour faire le tour, et en plus de voir quelques portes dublinoises typiques, notre regard a été attiré par la façade de ce qui ne pouvait être qu'une église, engoncée entre d'autres bâtiments. Intriguées, nous nous sommes approchées, et je crois pouvoir dire qu'il s'agissait là d'un des endroits les plus glauques qu'il m'ait été donné de visiter. L'entrée se faisait par une porte automatique et caractérielle. Puisqu'elle s'était enfin ouverte, il nous fallait pénétrer! Au bout d'une deuxième salle, une sorte de sas, se trouvaient d'autres portes. Inutile de dire qu'à ce moment-là, nous nous sentions déjà quelque peu claustrophobes, et le silence (après le grincement des premières portes) était très lourd. En outre, vu l'heure, il était possible qu'un système de verrouillage soit prévu! Néanmoins, n'écoutant que notre courage (teinté d'une pointe d'obstination, étant donné qu'on venait de se voir fermer l'entrée du parc), nous pénétrâmes dans l'église. Ses nefs, sans la lumière du jour, étaient obscures, et seul l'autel était vaguement éclairé par une lampe. On pouvait distinguer des fresques, sûrement de belle qualité, mais l'atmosphère était décidément trop étrange pour vraiment s'y aventurer, sans compter qu'une personne tapie dans l'ombre nous avait déjà fait sursauter en sortant furtivement. D'un commun accord, nous sortîmes, priant (envers et contre tout) que la porte automatique nous autorise le passage.

Après toutes ses émotions, nous avions bien besoin de nous remonter un peu, nous nous sommes donc dirigées vers le centre-ville, en quête d'un repas. Une crêperie trouva tout de suite notre approbation mutuelle. Pour la première fois, nous buvions un chocolat chaud à l'anglo-saxonne : avec des marshmallows (hélas, bien plus petits que dans mon imagination).

Le soir, nous avons bu notre première Guinness dans un bar irlandais au décor gaudien (oui oui ça se dit, comme l'architecte barcelonnais) : une expérience un peu à part donc, mais très sympa. Tout d'abord, il a fallu commander nos bières au bar, les transporter jusqu'à une table, puis nous nous sommes jetées à l'eau (façon de parler). Nous en avons conclu que, comparée à la bière belge, la Guinness a pas mal le goût de l'eau quand on l'a en bouche ; ce n'est que lorsqu'on avale qu'on ressent vraiment l'alcool. Mais ce qui frappe le plus est la mousse! En effet, lorsqu'on la regarde, celle-ci a plus l'apparence de la mousse de café qu'autre chose!
Ce n'est que le lendemain, lorsqu'on a visité la Guinness Storehouse, que nous l'avons vue pendant sa préparation. Cette mousse si bizarre met pas mal de temps à se former : la bière a d'abord une teinte marron clair, qui s'assombrit au fur et à mesure que la mousse remonte.

Le lendemain nous avons visité la cathédrale Christ Church, toute proche de notre auberge. Son pavement était tout  à fait intéressant, très coloré, avec des formes géométriques diverses. Le reste de l'église était paré de pierre sculptée très finement, mais c'est surtout la crypte qui a attiré notre attention : très grande, elle abritait le trésor, le shop (je ne m'y ferai jamais à ça) et... des costumes de cinéma! En effet c'est à Christ Church, à Dublin (entre autres), que se sont tournées quelques scènes de la série historique "Tudors"! Etant une grande fan, j'ai vérifié une fois rentrée à la maison, bien sûr. Derrière Jonathan Rhys Meyers, on peut la voir!


Puis nous sommes allées voir ce qu'on peut considérer comme le centre culturel de la capitale irlandaise, j'ai nommé le Trinity College, où se trouve le célèbre Book of Kells dont on m'a rabattu les oreilles en première année d'histoire de l'art. Ce campus est impressionnant, que dis-je, il nous a soufflées. Immense, doté de bâtiments tous plus beaux les uns que les autres, avec dans le centre de la cour principale deux arbres des plus vénérables.

La bibliothèque, très grande, était très impressionnante elle aussi (même si je crois que nous avions préféré celle à Prague), et pourtant éclipsée par l'exposition sur le livre phare. Exposition qui, si elle est bien documentée, était trop bondée, sans parler du vrai livre, ouvert à des pages malheureusement pas tellement représentatives de la maestria décorative qui le définit (et ce pour des raisons de conservation, sûrement).

Ensuite, fuyant la pluie, nous avons traversé le pont pour nous rendre sur l'autre rive (où j'ai failli être écrasée, non mais je vous jure, cette manie qu'ont les anglo-saxons de rouler du mauvais côté...), vers le musée de Leprechauns. Petites créatures parfois sournoises, les farfadets ont en effet leur propre musée à Dublin. Après une petite attente bien rentabilisée (ou pas) dans les magasins qu'on ne trouve pas chez nous (pour ne pas en citer, Forever 21) nous avons bénéficié d'une visite guidée pas toujours facile à suivre, étant donné tous les mots gaéliques prononcés!

La Guinness Storehouse est une expérience à ne pas manquer, malgré l'attente inévitable. Attente qui fut relativisée par un petit spectacle de danse typique offert par le musée!
La première impression, c'est l'étonnement, car ce bâtiment s'élève sur cinq étages visitables. Dégustation, histoire, marketing, tout y passe. Et, croyez-moi ou non, c'est au dernier étage de la Storehouse, où se trouve le bar, que nous avons eu notre seul panorama (à 360°, s'il vous plaît) de la ville! A la fin de notre visite, donc, nous sommes allées chercher notre Guinness, que nous avons dégustée en papotant quelques étages plus bas. Il fut étonnant de constater que si les musée n'accueillait plus de visiteurs, le bar restait ouvert et semblait être l'endroit branché du moment!

Rentrées à l'auberge, nous avons rencontré deux de nos camarades de chambre : un brésilien et un argentin (je pense) qui travaillaient tous les deux à Hambourg. Comme quoi, les rencontres qu'on fait en auberge de jeunesse...

Au soir nous avons trouvé à grand-peine un cinéma, qui s'est révélé ne proposer que des films irlandais. Sans souci! Nous avons donc pris deux tickets pour un film qui avait déjà commencé : "Brooklyn" avec Saoirse Ronan. L'histoire d'une jeune irlandaise qui pour trouver du travail, s'expatrie aux Etats-Unis, dans un quartier irlandais de New-York. L'accent! Au premier rang, Charlotte et moi avons dû nous retenir, mais nous échangions des regards entendus : sans sous-titres, l'accent rendait presque incompréhensibles les reparties de certains acteurs! Une belle expérience, tous comptes faits.



Le lendemain matin, notre dernier jour sur place, nous avons commencé par Dublinia, un musée de reconstitutions des périodes viking et médiévale de la ville. Très ludique (Charlotte a pu y écrire son nom en runes) et très visuel, il est parfait pour les enfants, qui peuvent s'y déguiser et expérimenter des jeux du Moyen Age, par exemple. Si ce n'est pour un groupe de femmes très (trop) bruyantes, l'endroit était parfait. 

Puis vint le haut moment culinaire de notre week-end : un repas dans un vrai pub irlandais. Quelle expérience, mes amis! Tout d'abord, en y entrant, jamais on aurait pensé que l'endroit était aussi grand. On aurait dit que les murs entre les bâtiments environnants avaient été abattus pour former une infinité de petites pièces à l'ambiance feutrée, où, encore une fois, les serveurs ne prennent pas votre commande. En effet, notre deuxième surprise fut de nous rendre compte qu'il s'agissait en fait d'un self-service! Attention, je ne parle pas ici d'un Lunch Garden ou d'un Flunch, mais bien de bonne cuisine maison devant laquelle chacun passe et ne sait où regarder. Vient ensuite la difficile tâche de commander au-dessus du brouhaha à la multitude de serveurs de l'autre côté du buffet. Je peux sincèrement dire qu'au final, cela a consisté pour moi à montrer la viande qui me faisait envie et à demander des carottes, ainsi que toutes les sortes de pommes de terre (oui, vous avez bien lu). L'assiette, démesurée, se révéla être un plat en sauce bon au-delà de tous ceux que j'avais jamais goûté! (chut, on ne dit rien à mamie)


Pour finir, je dirai que le dernier monument que nous avons vu, de manière totalement fortuite, est la statue disons bien en chair de Molly Malone, une poissonnière dont l'histoire est relatée par l'hymne national (si, si).  
Voilà, nos aventures dublinoises dans leur intégralité ou presque! La capitale irlandaise m'a laissé un très bon souvenir, et ce malgré le temps, pas toujours clément. Cette ville a un caractère bien à elle, à la manière d'Edimbourg, et elle nous a fait penser à Londres, sans ses buildings, bien sûr. 
Maintenant il faut y retourner pour voir les paysages irlandais! 

Mais pour l'instant, la suite du programme, c'est Marrakech, je vous dis donc "à la prochaine!" 


P.S. Je viens d'apprendre que Dublin est classée au patrimoine de l'UNESCO comme ville de la littérature. Toute la ville au patrimoine de l'humanité!


Seize the day







"Carpe diem", seize the day, cueille le jour! Il me semble en effet approprié de commencer par cet extrait du film Dead Poets Society (1989) avec Robin Williams, un de mes acteurs préférés. Car il s'agit bien de cela : profiter, profiter de ce que la vie nous tend, mais surtout de ce qu'elle nous cache. Ce qui est accessible, mais qu'on ne voit pas, parce qu'on est trop pressés, parce qu'on a autre chose à faire, parce qu'on ne se rend pas compte que nous sommes tous, au final, comme Robin dit, "food for worms". 

Loin de moi l'idée d'être défaitiste, bien au contraire! Il y a tant de choses à faire, à voir, qu'il m'est impossible de rester en place! Et quitte à faire tout ce qui est sur ma liste, je me suis dit, pourquoi ne pas le partager? 

Lorsque j'ai regardé ce film pour la première fois, c'était en classe, et bien qu'il m'aie fait forte impression, je n'ai pas vraiment saisi toute l'importance du message qu'il véhiculait. Beaucoup de choses se sont passées depuis, et ses paroles ont pris une signification tout particulière. 

So, let's make our life extraordinary!