Mexique

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Dernier voyage en date : Mexique

jeudi 24 janvier 2019

Japon

En août dernier, Charlotte, Marine et moi avons passé deux semaines au Pays du Soleil levant. "Seulement" deux semaines, me direz-vous? Oui, mais ce serait mal nous connaître que de craindre qu'on n'ait pas vu un maximum de choses pendant cette petite quinzaine de jours! Munies de notre soif de découverte mais surtout de notre Japan Rail Pass, nous avons pu nous rendre à Tokyo, Hiroshima, Kyoto, Nara, Osaka, et bien d'autres endroits aussi dingues les uns que les autres. Accrochez-vous, c'est parti! 

Comme d'habitude, je veux commencer par raconter la façon dont on a réservé le voyage, parce qu'avec nous c'est toujours tout un poème : en janvier 2018 (purée ça fait déjà un an!) j'avais fait une croisière en Égypte, une semaine pour décompresser après mes exams et trouver du soleil... Je n'imaginais pas alors que dans la tête de Cha se formait la base d'un projet pour l'été, ni qu'elle attendait avec impatience que je sois revenue pour en parler!

Trois jours après mon retour nous nous voyions toutes les trois pour une soirée films, et vous vous doutez bien que son enthousiasme ne mit pas longtemps à être infectieux, d'ailleurs Marine avait déjà voulu aller au Japon avant cela! Quant à moi? Même si mon amour de l'Asie ne posait pas ce pays en absolue priorité (Cambodge! Vietnam! Laos!), mon intérêt était piqué : faut dire que j'étais déjà bien immergée dans la culture otaku...







- So I can expect a nice amount of reward money?
- Sure, have some candy.           
 (Hak & Mundok)


Bref, le lendemain nous nous étions donné rendez-vous à l'agence de voyage et nous réservions notre vol : il ne nous restait plus qu'à planifier notre périple sur place! Ce qui s'est fait au fur et à mesure, à coup de petit chocolat chaud un jour chez Exki pour checker les quatre guides à notre disposition, d'une soirée à choisir nos logements, d'une visite au centre culturel du Japon rue Belliard... enfin tout ça pour dire que la préparation était super enthousiasmante! On avait envie de voir tellement de choses!

Parce qu'on est plus efficace une coupe de bulles à la main

On s'est retrouvées le jour J à Zaventem : un long voyage de sept puis dix heures nous attendait, Bruxelles > Dubaï > Tokyo, avec Emirates. Mais ça valait le coup! Cette compagnie est réputée, et à raison : on y est aussi confo que possible, la bouffe est pas mauvaise, y a 10 000 films à la demande, et surtout y a des petits points de lumière qui imitent des étoiles dans le plafond des couloirs.

Le premier challenge s'est posé dès notre arrivée à destination : en effet, vu l'heure tardive, il n'y avait plus beaucoup de transports en commun, c'est pourquoi après avoir passé la sécurité on s'est rapidement dirigées vers le point info, où une jeune femme nous a expliqué, après quelques hésitations, que le mieux (et le moins onéreux) était qu'on prenne un métro jusqu'à Shinagawa, une station plus proche de la ville, puis qu'on prenne un taxi. Le problème était que le métro en question était le dernier, il fallait qu'on se grouille un peu! Les automates de la compagnie des transports n'acceptant pas nos cartes occidentales, il a fallu qu'on retire de l'argent d'abord à un ATM... et honnêtement j'ai toujours un doute sur l'intitulé du compte duquel je dois retirer des sous haha, et on étaient tellement pressées... m'enfin j'y suis arrivée (heureusement d'ailleurs, parce que les cartes des filles ne sont pas passées), on a acheté nos tickets et on a pu attraper notre métro! Il fallait ensuite rester bien à l'affût de l'arrêt... et puis? Et puis il a fallu parcourir une gare vide, en quête des taxis... il y avait tellement de sorties! Je rougis quand je pense que j'ai forcé un portillon de métro dans ma précipitation hahaha, c'était horrible, dès le get go je me suis faite réprimander par le staff de la gare (toujours très présent à cette heure), mais bon, ils ont bien vu qu'on étaient paumées et nous ont indiqué le chemin, donc tout n'était pas perdu! Une fois dans le taxi, moi à l'avant, on a réussi à indiquer notre auberge de jeunesse au chauffeur (vive la technologie!) et on a pu avoir notre premier aperçu de la capitale : je me souviens surtout de longs boulevards sous d'aussi longs viaducs, et des buildings impressionnants! Y avait pas de doute, on était dans une mégapole.


L'auberge nous avait envoyé par mail des indications pour rentrer : encore une fois, ça n'a pas été de la tarte (décidément!), autant pour passer la porte avec le code que pour se rendre compte que d'autres instructions nous avaient été laissées sur le comptoir (je vous jure, quels boulets), mais on y est arrivées haha! Un autre code donnait accès à la chambre, et nos lits nous attendaient bien sagement, on a même eu droit à un peu de privacy puisque ces lits superposés étaient munis de rideaux, vraiment c'était impeccable. Après nous être brossé les dents et avoir découvert les toilettes qui vous nettoient le derrière avec un jet (je ne l'ai essayé que le lendemain), on s'est mises d'accord pour se lever pas trop tard (on avait après tout déjà dormi un peu dans les avions) pour profiter un max de la ville.

La salle de bains, située au sous-sol, a tout de suite mis le ton pour la propreté et la civilité qui allaient être de mises tout au long du voyage : en sortant de l'ascenseur, vous étiez encouragé à laisser vos tongs et à maintenir l'endroit aussi net que possible, et franchement, niveau cheveux par terre, j'ai clairement vu bien pire chez nous! Clotilde m'avait de plus prévenue que du gel douche et du shampoing étaient toujours mis à disposition des clients, mais sincèrement, je me suis dit qu'on allait pas fréquenter le même genre d'établissement, donc j'en avais pris quand même, mais c'était tout à fait vrai! Par-tout.

On a pris notre premier petit dèj dans une sorte de petit resto japonais, bien qu'on ait commandé des pancakes... mais peut-être peuvent-ils être considérés comme une spécialité? en tout cas dans le magasin japonais que je fréquente ici à Bruxelles, ils en vendent! On avait droit à de la bonne eau fraîche, et un service top, précurseur de la politesse qu'on allait expérimenter pendant deux semaines.

Après cela on est allées à la gare pour échanger nos vouchers contre les vrais Rail Pass... didjù, ça aussi ça n'a pas été commode, d'ailleurs on y est retournées le lendemain (quand je le raconte là, je me rends compte qu'on a pas mal ramé au début haha, mais c'était rien, on a vite enchaîné).

Le premier endroit qu'on ait visité est un immense parc au milieu de la ville, l'endroit où se tenait jadis le château impérial d'Edo (ancien nom de Tokyo), et plus précisément les Jardins Ninomaru. L'entrée était gratuite, et franchement c'était une chouette façon de commencer, ce poumon vert au milieu des buildings nous a donné un premier aperçu des jardins japonais, avec ses petites cascades et ses jolis arbres bien taillés! Par contre qu'est-ce qu'il faisait chaud! On est vite tombés sur un abri avec de l'air conditionné, et après avoir acheté une bouteille d'eau bien fraîche, on s'est dépêchées d'en sortir avant de s’habituer à ce piège de température délicieuse. Et puis quand on passait près d'un arroseur automatique on essayait de recevoir quelques gouttes salvatrices... Pour ce qui est des murailles-vestiges, j'avoue ne pas avoir été très convaincue, ils n'apportaient pas vraiment quelque chose à la compréhension du site, tant ceux-ci étaient disparates et clairement restaurés... mais peut-être ma vision occidentale qui m'influence! Quant au château lui-même, qui se trouvait à l'extérieur du jardin, plus loin dans le parc, on a voulu le visiter, malheureusement il était fermé au public. Après ça, on avait besoin d'une pause et on avait envie d'un frappuccino pour pouvoir se poser, se rafraîchir et planifier nos prochains jours : apparemment il n'y avait pas moins de trois Starbucks dans le coin, c'était parfait! Alors, à propos de ça... ben on a eu du mal à en trouver un haha!
Une fois à nouveau au pied des gratte-ciel, on a trouvé une chouette petite place avec une fontaine (où il nous a semblé voir qu'un film était en train de se tourner), puis on est passées près de brumisateurs... qui ne rafraîchissaient pas grand chose, et puis enfin, enfin, on a trouvé ce fameux shop et une petite table où on pouvait étaler notre carte et sortir notre guide.


On a ensuite entrées dans une arcade, et franchement, mis à part le nombre effarant de machines et leurs coloris flashis, j'ai surtout été surprise par le bruit ambiant, vraiment assourdissant! De quoi s'imprégner de son jeu, avant lequel on est invité à se laver les mains (mais l'établissement permet qu'on y fume... wtf)
Après ça on s'est dirigées vers Roppongi, un quartier connu pour son activité nocturne, mais aussi pour le Mori Art Museum qui fait aussi panorama sur la ville. Le musée traitait d'architecture ("Only the beautiful is functional" ♥), quant au point de vue lui-même, de 360 degrés, il valait le coup, même s'il faisait bien gris ce jour-là.

Mais l'instant magique de cette journée s'est vraiment déroulé en début de soirée, quand on est tombées par hasard sur une fête dansante, un bon odori, sorte de festival bouddhiste pour honorer les esprits. C'était magnifique! Tant de vie, de jolies lanternes et de gens en yukata (un kimono en coton, plus léger et adapté à l'été) dansant tous en rythme autour d'une scène avec les musiciens... Vraiment génial à voir! Qu'est-ce que je donnerais pas pour revivre ce moment!


Après en avoir bien profité, checké le temple en face de la fête et tenté de faire de belles photos sous l'entrée de la place (illuminée de superbes lanternes blanches qui ne rendaient pas facile le contre-jour), on s'est mises en quête d'un petit resto, après avoir vu de loin les halles du marché (qui était malheureusement fermé à cette heure) et admiré la ville illuminée le long d'une berge. Notre envie de sushis s'est vue un peu vexée, tant les prix du quartier étaient élevés, c'est pourquoi on s'est rabattues sur un kombini dans lequel on a acheté des gyozas et d'autres choses délicieuses, qu'on a mangées dans la partie commune de notre auberge de jeunesse, au dernier étage, d'où on pouvait voir au loin la fameuse Tokyo Tower.

Le lendemain on a attaqué la journée avec Shibuya : un quartier hyper connu pour deux choses : la statue d'Hachiko, un chien renommé pour sa loyauté, et un immense passage piétons qui croise le carrefour. Ne me demandez pas pourquoi c'est tellement bien de pouvoir traverser comme on veut, j'en sais rien, c'est juste cool.


On a passé pas mal de temps dans un immense magasin genre fnac : on a écouté de la musique aux casques, vraiment c'était à la fois drôle et instructif, elle est tellement différente de chez nous... j'ai envie de dire "kitsch" mais c'est pas ça, disons que les groupes féminins sont très mielleux, et les groupes masculins, très... intenses? (Je pense que l'un d'entre eux, que Marine avait aimé, s'appelait SPYAIR) Pour ma part, j'ai été contente de reconnaître, quelques jours plus tard, une chanson issue d'un anime qui passait dans un resto! Je pense que c'était celle-là (je vous la mets pour un peu d'ambiance pendant la lecture haha) :


Les autres étages offraient yet again un Starbucks avec vue sur le passage, mais aussi des dvds, des bouquins, et bien sûr, des mangas, au sous-sol. Là encore, on est restées pas mal : c'est fou l'aisance avec laquelle ils affichent des volumes R+18! J'en souris encore, quelle culture décomplexée... en tout cas niveau bouquins, pour le reste je ne vais pas m'avancer.

Ensuite on a repris le métro vers un immense temple, le Meiji-jingu, caché avec soin au milieu d'un bois, et dont l'entrée est marquée par un imposant torii (porte sacrée) dont le bois n'est pas, une fois n'est pas coutume, peint en rouge. Sur le long de la route à un endroit, on peut voir toute une série de tonneaux de saké et, en face, de vin de Bourgogne, offerts en signe de respect à l'empereur. La marche jusqu'à cet endroit est très calme, on s'éloigne graduellement des voitures et on se sent infiniment bien sous ces arbres monumentaux. Un employé balaie paisiblement des feuilles qu'il aligne avec soin. Au détour de la route principale, on aperçoit le temple baigné de lumière : c'est à ce moment-là que je me suis dit que j'étais, pas seulement au Japon, avec toutes ses caractéristiques si particulières, mais aussi en Asie, tout simplement. Après nous être purifié les mains et la bouche (eh oui, là-bas, puisqu'on prie par la bouche, il faut utiliser l'eau mise à la disposition à l'entrée des temples pour se la rincer, quitte à cracher), on s'est avancées vers le sanctuaire, non sans avoir auparavant remarqué le gros tampon rouge qu'on pouvait utiliser en souvenir (trop trop cool, y en avait partout).



À la droite de l'entrée du temple, autour du tronc d'un des deux gros arbres l'encadrant, il y avait un endroit où on pouvait poser une plaquette en bois (ema) sur lesquelles on peut écrire une prière. Marine y en a laissé une, en prenant garde de ne pas la placer près d'une plaque écrite par un franchouillard fier de la coupe du monde... Moi j'ai acheté un omamori, un petit sachet en brocard avec une inscription qu'on offre à quelqu'un pour lui porter bonheur. Certains temples se spécialisent dans certains vœux, là ils étaient de toutes sortes, et celui pour la sécurité des transports m'a fait penser à mon papa.

Agrandissez-la!



La discussion de la bonne manière de faire une prière a commencé ce jour-là, je pense, et maintenant que je me renseigne plus sérieusement je peux dire sans doute qu'elle se déroule ainsi : déposez une obole dans la boîtesonner une cloche quand il y en a une, inclinez-vous deux fois, tapez des mains deux fois (pour attirer l'attention de la divinité), puis, lorsque vous avez terminé, inclinez-vous une dernière fois.
On développera, au fur et à mesure de notre voyage, une variante pour s'attirer la bonne grâce des dieux (pour la météo, par exemple) alliant cette méthode et le signe agaçant des footballeurs qui se tapent le torse avant d'indiquer le ciel avant leur penalty.

Ensuite on est allées "visiter" le quartier geek Akihabara, une avenue super longue faite entièrement de magasins de goodies et de maid cafés. Imaginez un magasin sur minimum quatre étages de porte-clefs, figurines et autres petits gadgets en tous genres... et maintenant multipliez ce magasin par deux cents, et vous approcherez un peu de l'ambiance. Même sur le trottoir, il y avait à intervalles courts des machines à pièces de 100 yens qui distribuaient toutes sortes de petites figurines ou de bonnets rigolos pour chat. Le plus drôle c'est qu'on a vu une dame en yukata : ou quand la tradition se mêle à l'ultra-moderne sans aucun souci! Honnêtement c'était hyper dépaysant et plutôt kiffant!


 Le soir s'est aussi terminé en jolies lumières, mais très différentes de la veille : figurez-vous qu'on avait une obsession, trouver un feu d'artifice. Je vous explique, on s'était vite rendues compte que les plus beaux de la saison se faisaient le week-end suivant, seulement à cette date-là, on avait prévu l'ascension du Fuji... Trop de déception! On a donc demandé à une adorable jeune femme à un point info qu'elle nous trouve un feu d’artifice auquel on pourrait assister. Munie de notre itinéraire dans son entièreté, elle a vérifié, étape après étape, sans vraiment trouver quelque chose... on était maudites! Jusqu'à ce qu'elle nous en trouve un à Tokyo, ce soir-là, dans un parc d'attraction. Vous n'avez jamais fait de parc d'attraction de nuit, quand tout le monde est en train de partir? Bah nous non plus! Mais c'était fun. La dame nous ayant bien expliqué comment nous y rendre, on a pas vraiment eu de souci de ce côté-là, mais plutôt pour entrer dans le parc : c'est-à-dire qu'on voulait être sûre qu'il y en avait bien un! (c'est dire si l'endroit était déserté haha) La pauvre hôtesse de caisse, on l'a vraiment harcelée à coup d'anglais et de bruitage d'explosion dans le ciel... J'en ris toujours. Mais notre info était correcte, et on a ainsi assisté à un petit feu d'artifice tokyoïte (résilience!), bien assises à un table de pique-nique.

En ressortant, notre nez a été attiré par un petit resto devant lequel se tenait une échoppe qui proposait toutes sortes de yakitori (des brochettes) : on s'en est achetées plein, c'était trop bon! (N.B. resto Minami à Bruxelles)

Puis on a retrouvé un des grands buildings "Big Echo", ces karaokés disséminés à travers la ville, et on s'est offert une demi-heure, puis une autre, de chant souvent dissonant, mais toujours extrêmement drôle et libérateur! Celui qui amènera ce concept de petites pièces perso à bas prix ici en Europe se fera des c**illes en or, j'en suis persuadée. En tout cas, nous on serait preneuses! Là-bas, c'est vraiment imbibé dans leur culture : que ce soit des groupes d'élèves du secondaire, des collègues de bureau, des bandes d'amis, tout le monde y va! Et on comprend pourquoi, c'est super fun. Also, je ne veux plus réécouter cette vidéo, Marine, non merci bien haha... c'est ce qu'il y a de bien quand on chante ensemble et à tue-tête, on entend pas le faux! Et je préciserais qu'on s'est prix un gin tonic, mais que franchement c'est pas pour le peu d'alcool qu'on avait dans le sang qu'on s'est tant amusées, mais bien le concept en lui-même, et sa nature cathartique (il va donc sans dire que la façon dont on chantait ne ressemblait en rien à celle de Scarlett dans Lost in Translation).


Le temple Sensoji, le plus ancien de Tokyo, et sûrement le plus visité, nous attendait le jour suivant. Situé dans le quartier Asakusa, où se trouvait notre auberge aussi, il est d'un rouge pétant, tout comme l'immense lanterne pendue sous la porte principale. Le complexe est constitué, en plus du temple, d'une rue commerçante qui y mène, ainsi que d'une jolie pagode, rouge elle aussi. Il faisait magnifique ce jour-là, c'était un vrai plaisir : on a pu voir les petits magasins s'ouvrir les uns après les autres, pendant qu'on se dépêchait de terminer de manger nos viennoiseries achetée au kombini (vous n'êtes pas censées manger dans un sanctuaire).






Avant de jeter notre œil dans l'enceinte du temple, nous avons voulu connaître notre fortune, au moyen de boîtes qui contiennent une vingtaine de tiges : l'idée est de secouer ladite boîte et d'en sortir une, puis de se reporter au signe inscrit dessus, qui s'en réfère à un papier qui annonce soit une bonne, soit une très bonne, soit une mauvaise fortune (en vrai je crois qu'il y a plus de possibilités, mais nous avons tiré ces trois-là je pense... pauvre Cha, abonnée au mauvais sort!)

Un peu plus loin, on pouvait également poser de l'encens : c'est ce que je retiendrai de cette religion bouddhiste au Japon, les prières et purifications sont multiples et variées!

Après ça, on s'est posées pour analyser la meilleure façon de rejoindre le musée Edo-Tokyo, sur l'histoire de la ville : je vous dis pas le struggle pour trouver la bonne entrée de métro... au contraire d'ici, les sous-terrains là-bas ne connectent pas toujours les différentes lignes, il faut donc bien s'assurer de prendre le bon escalier (nan mais sans dèc', mieux vaut pas user de l'énergie pour rien, vous ne vous rendez pas compte!)

Ce musée valait le coup d'être vu : que d'histoire bien mise en valeur! (et un audioguide inclus qui se met en marche quand on s'approche des points prévus à cet effet) Au-delà des maquettes des différentes époques de la ville, ils se sont appliqués à reconstituer toutes sortes d'installations et de manières de vivre super enrichissantes! Dès le début de l'expo, un pont enjambe l'immense pièce centrale ; puis on peut voir l'intérieur de maisons typiques, des mannequins qui retracent les métiers d'alors, mais aussi expérimenter de petits postes plus interactifs, comme une chaise à porteurs dans laquelle on peut s'asseoir, des seaux reliés par un gros bambou qu'on peut porter sur une épaule... Et bien sûr le parcours est plein de panneaux sur l'économie (leurs relations avec la Compagnie des Indes orientales néerlandaises, par exemple), sur l'art, la guerre (quelques armures de samouraïs),... bref il est super complet! On l'a fait un peu rapidement peut-être, puisque notre séjour à Tokyo touchait déjà à sa fin et que notre premier train partait en début d'aprem, mais on n'a pas regretté de l'avoir fait!

ça, c'est du palanquin, du vrai

L'onigiri c'est la survie
Après ça on est repassées par l'auberge pour récupérer nos sacs et remercier l'équipe des gérants (super jeunes et sympas!) puis on s'est dirigées vers la gare. Je ne me souviens plus exactement quels trains on devait prendre pour nous rendre dans le patelin près du Mont Fuji où on avait réservé une auberge, mais une chose est sûre, ils étaient super confos. J'avais plein de place pour mes genoux et on a pu y manger nos sushi et onigiri, ces triangles de riz enveloppés d'une feuille d'algue et fourrés au saumon, au thon, à l'algue, à la viande, ou plein d'autres choses (véritable élixir d'énergie, pour ainsi dire l'ambroisie japonaise par excellence, dont on aura d'ailleurs bien besoin pendant notre ascension!).

On s'est arrêtées dans une petite gare toute mignonne, où on acheté un nouveau ticket au guichet : le train suivant m'a un peu fait penser à un métro, mais sur une plus longue distance. Il était plein de pubs pour des "school idols", notre préférée étant Yoshiko-chan ci-dessous :


La pluie nous attendait à destination : je m'en souviens parce que j'ai acheté un foulard dans un magasin sur la route de notre auberge, et que le couple m'a offert un parapluie transparent trop cool (dommage que je n'ai pas pu l'emmener!) L'auberge se trouvait au premier étage d'un bâtiment, souvenez-vous-en parce que les filles eurent à le monter en vitesse le lendemain, mais j'y viens. On a rencontré dans le dortoir un couple qui s'apprêtait comme nous à faire la montée du Fuji, mais contrairement à eux, on comptait dormir un peu (le plus possible) avant de se mettre en route, donc on a pas traîné à tirer les rideaux de nos lits superposés et à fermer nos yeux. Quand on s'est levées, il a fallu que je m'organise pour ne pas mettre une couche avant une autre : fallait bien s'équiper, on allait avoir froid! Bah ouais, le sommet, c'est quand même 3776 m. d'altitude ; quant au début de la randonnée, autour de 2300 m. (yep on s'est fait la différence à pied). Ce départ s'appelle la 5ème station, et on peut le rejoindre par bus (dans lequel on a bien craint de ne pas pouvoir monter, vu le monde! Faut dire qu'on a choisi THE moment de l'année le plus chargé, d'autant que c'était le week-end).
Humour japonais?
On a emprunté la Yoshida Trail, une randonnée qui prend un chemin pour la montée et un autre pour la descente, petit détail qui m'a forcée, je vais l'avouer, à continuer, quand mon courage m'a lâchée à un moment! Pour quelqu'un qui est vite essoufflée comme moi, c'était vraiment pas commode : de plus en plus pentu et rocailleux, ce volcan, c'est pas de la tarte! Les stations constituent des étapes salvatrices, clairs marqueurs qu'on avale les kilomètres, et on peut aussi noter deux ou trois torii à mesure qu'on se rapproche du sommet (je rappelle que le Fuji est une montagne sacrée! Fait que Marine avait tout à fait intégré, c'est pourquoi elle ramassait les déchets laissés derrière eux par des idiots irrespectueux). Oh et l'oxygène se fait un peu rare avec l'altitude, mais heureusement, on est pas des fumeuses. On s'est arrêtées et allongées sur le sol un peu en retrait du sentier à un moment, pour profiter des étoiles, à ce moment-là, les lumières de la civilisation étaient en effet très très loin! On a aussi vu une lune rouge cette nuit-là, vraiment les cieux étaient magnifiques. Heureusement pour nous! Grâce à cela on a pu assister à un splendide lever de soleil! ça aurait été con de ne rien voir haha! Pour vous donner une idée, les montagnes autres que le Fuji avaient l'apparence de pâtés de sable, tant on était haut. Quelle sensation, de se retrouver sur le toit du monde! Malgré les files à la fin de notre périple, on a quand même pu observer l'aube naissante de presque le sommet, encore une fois sur le côté du sentier (fun fact : en vrai, on avait pas le droit de s'éloigner dudit sentier, mais pour la demi-heure en question, le staff de la montagne (si, si) a fermé les yeux sur tous ceux qui, comme nous, se sont posés lorsqu'il a été clair que les premiers rayons allaient pointer le bout de leur nez.


Il y avait énormément de monde au sommet, c'est pourquoi après s'être assises sur un banc pour profiter encore du spectacle, faire quelques selfies et manger des Pocky (Mikado) avant de se remettre en route. Sans mentir, c'était la partie la plus éreintante de la randonnée : t'es déjà crevée et tu dois glisser sur de la caillasse pendant des heures en évitant de te ramasser sur ton c*l, et encore une fois c'est vachement pentu! On a regretté de pas avoir de bâtons, à ce moment-là. Qu'est-ce que j'avais mal aux pieds... j'ai eu des bleus sous les orteils pendant des mois après ça! Mais bon, le paysage était très beau, et puis ça permettait de se rendre compte du chemin avalé pendant la nuit! Plutôt impressionnant, si j'ose le dire.


Notre ticket de bus étant aller-retour mais sans heure précise, on s'est mises dans la fille (il faisait déjà bien chaud!) quitte à s'asseoir par terre... mais c'est de retour dans le patelin que ça a vraiment été folklorique : on avait peu de temps pour attraper notre train! C'est pourquoi on s'est précipitées sur le taxi qu'on a pu trouver, qui ne comprenait absolument pas le nom de notre auberge et qui nous a presque fait perdre plus de temps encore... puis les filles ont dévalé les escaliers pour récupérer nos affaires (et elles n'ont rien oublié dans la précipitation! Nan parce qu'on avait pas vraiment fait notre sac avant de partir) : quelle cohue, quel irrespect pour les pauvres tenantes de l'auberge... mais on avait pas le choix! Pendant ce temps-là, j'essayais de faire comprendre au chauffeur avec mon maigre japonais combiné à un piètre sens du mime de faire demi-tour et de nous emmener ensuite à la gare... heureusement que la réceptionniste l'a confirmé, ça nous a permis d'arriver, mine de rien, amplement à l'avance (j'ai jamais été aussi heureuse d'enlever mes pompes sur le quai, je vous jure).

Le trajet devant nous était le plus long sur notre programme : planifié non pas de façon à créer un itinéraire logique du point de vue des distances, il avait pour but une ville et un événement en particulier, la Cérémonie du souvenir d'Hiroshima. Cette commémoration annuelle des victimes du premier bombardement atomique consiste en multiples hymnes à la paix, les gens appelant au désarmement nucléaire mondial, et se termine par un immense lâcher de lanternes flottantes sur la rivière Motoyasugawa, le cours d'eau de la ville.

L'idée était donc de passer toute la journée du 6 août sur place, nous devions donc parcourir une grande partie du pays (plus de 800 km)! Je rappelle qu'on venait de passer la nuit à crapahuter sur un certain volcan, autant vous dire que même en somnolant un peu dans les trains, j'étais bien crevée en arrivant à destination haha!

Sud du Japon : Hiroshima, carrément à l'ouest de Tokyo

Notre Rail Pass nous autorisait à emprunter une compagnie de bus touristiques dans la ville, du coup après en avoir cherché l'arrêt (on a pas tout à fait pris le chemin le plus court ni le plus safe, mais qu'importe y avait peu de bus qui roulaient de toute façon!) on a reposé nos fesses une vingtaine de minutes, le temps de descendre du côté du Parc du Mémorial de la Paix, près duquel se trouvait notre auberge de jeunesse. Ladite auberge était à la fois la plus chère (mais en vrai, pas franchement) de notre circuit, c'était aussi la seule qui ait des "capsules", ces compartiments persos pour dormir. Je vais être honnête, un : elles étaient loin d'être minuscules, deux : elles étaient fermées par un rideau (on est pas hard core non plus faut pas déconner), trois : vu notre fatigue, je pense qu'on a toutes les trois crashé ce soir-là de toute façon! Nan vraiment, comparées à nos autres logements, celui-là n'était pas si pécial que cela : comme je l'ai déjà dit plus haut, les Japonais apprécient leur espace privé, mettant un point d'honneur à mettre un rideau, et très souvent des parois entre les différents habitacles. Ceux-ci étaient simplement un peu plus étroit que d'autres.


Ce soir-là on a pas cherché à aller très loin pour manger, mais on a eu un peu de mal à trouver quelque chose d'ouvert ; qu'importe! ça nous a permis de tomber sur un établissement tout à fait à part, qui, non, ne faisait pas de ramen, mais des sortes de barbecues à même du charbon... Super drôle à gérer, vu la puissance du truc! D'ailleurs le serveur nous a apporté des glaçons à appliquer aux endroits où la viande prenait feu, je vous jure quel truc! Le mec était génial lui aussi d'ailleurs : le pauvre ne parlait pas un mot d'anglais mais avait sur son smartphone une application de traduction vocale (technologie!), du coup il parlait, nous montrait l'équivalent anglais et nous demandait de parler à notre tour pour passer notre commande ("this is very little" "this is just okay").

+ salade on the house + sauce soja (et une autre indéterminée)

Nous avons débuté cette journée avec un chouette petit dèj composé de toasts et de trois différentes confiotes, servi par la tenante, une dame adorable! D'ailleurs avant de partir, elle nous a rempli nos bouteilles d'eau hyper fraîche, non sans les essuyer avant de nous les rendre (ce qui est super mignon mais pas extrêmement utile, vu que les gouttelettes formées par le choc de température revenaient, mais en moindre quantité, j'avoue). Après ça, on s'est dirigées vers le musée du Mémorial pour la Paix : celui-ci était en rénovation, l'entrée n'était donc pas où on pensait qu'elle était mais ce n'est rien, ça nous a permis de rencontrer un Japonais lui aussi en visite à Hiroshima, qui était complètement fasciné par les humbles trois occidentales que nous étions! Pour vous dire, il a souhaité faire non pas une, mais deux photos en notre compagnie... avec un appareil jetable (apparemment ces trucs existent encore).

La visite du musée allait être nettement moins réjouissante. Imaginez trois étages de chiffres, faits et témoignages plus terribles les uns que les autres... eh ben c'était pire encore, parce que l'expo regorge de photos, cartes et maquettes pour vraiment bien visualiser l'ampleur de la tragédie. J'ai appris beaucoup de choses plus horribles les unes que les autres, et je vais vous dire, à un moment les larmes ont commencé à couler sur mes joues, sans que je veuilles les arrêter ni même les essuyer. Tant de désolation amène à ressentir la chose dans son entièreté, je pense. Au-delà de l'aspect cathartique, duquel je suis absolument partisane, je crois qu'il s'agit aussi d'une part du devoir de mémoire : être humain, c'est s'approprier une part de la douleur de son prochain, tout du moins quand on a son nez dessus comme c'était le cas à ce moment-là! Mon âme était lourde, lourde, lourde. Une soif de paix vous prend, c'est une sorte de cadeau, j'imagine. D'ailleurs les guides du musée étaient presque entièrement constitués de volontaires.
















Autant vous dire qu'on était contentes de retrouver la lumière du jour. Le parc est aussi constitué d'une flamme symbolique (qui restera allumée jusqu'au désarmement nucléaire mondial), d'une cloche, d'un monument pour les enfants... et tous ces lieux étaient bien sûr décorés de fleurs et entourés de bénévoles encourageant les expressions pacifiques, comme laisser un mot sur un panneau, apprendre à faire un origami... plein de petites choses pleines de vie et de bonne entente : pas de doute, le jour, loin d'être totalement gris, était au contraire sous le signe des couleurs et de la beauté du monde et de la fraternité qui peut se manifester entre nous autres, petits humains.



On a ensuite acheté et personnalisé notre lanterne, ou plus précisément le papier qui allait être apposé sur la monture en bois flottante, histoire d'être déjà prêtes pour le soir.

De l'autre côté de la rive se trouvait le Dôme de Genbaku, le mémorial pour la paix le plus connu d'Hiroshima, ce bâtiment en ruine (mais consolidé), seul à être resté un tant soit peu debout malgré sa proximité avec l'impact de la bombe. J'avais étudié son histoire dans un cours sur les différentes façons d'envisager les monuments, et franchement, pour l'avoir vu de près, je trouve que conserver les décombres en l'état a un impact puissant sur le spectateur, et cadre bien avec le devoir de mémoire, en ce qu'il nous rend presque "témoins" du résultat drame.

Après ça, on s'est éloigné du centre, ce qui ne nous a pas empêchées de continuer à voir des démonstrations citoyennes, comme une marche contre le nucléaire. Notre destination était le château d'Hiroshima, dans un autre parc. On a pris notre temps (de toute façon vu la chaleur on allait pas courir!), checkant le temple local, sa petite histoire sur les carpes sacrées qui remontent le courant de la rivière, et s'abritant sous les arbres quand on pouvait. Le château en question était muséifié, bien sûr, mais une fois encore, il y avait des petits ateliers à chaque étage, j'ai pu y essayer un kimono (lourd!) et Cha un casque de samuraï (lourd aussi). Le panorama était pas mal du tout, sans compter que le petit vent était bienvenu. Après s'être assurées qu'on avait bien usé de tous les tampons disponibles, on s'est doucement redirigées vers le centre. Le musée d'art contempo était malheureusement fermé, mais on a quand même dit coucou aux gros poissons dans l'étang attenant, puis on est rentrées dans un grand centre commercial (P.S. ils ont des casiers dans les shoppings là-bas, super pratique!). Au sous-sol on a trouvé une sorte de boulangerie self-service où tout avait l'air hyper bon! Comment choisir entre le salé et le sucré? En tout cas ça m'a fait penser à Sukitte Ii Na Yo, et au job de Mei. 

Gomen pour le droit à l'image, cette gamine est juste tellement belle
Nous avons repris le chemin du Dôme. Il commençait à faire sombre ; des bougies décorées par des enfants étaient disposées autour du mémorial. Les mots "World peace" et des dessins colorés les adornaient, comme seuls savent en faire les tout petits, qui ont tellement foi en notre monde! Enfin, on retrouvait l'idée dans les messages des lanternes : on était en effet tous invités à écrire un message de paix ou une prière pour les âmes perdues dans cette tragédie.

On est repassées de l'autre côté de la rive (passant ainsi devant des manifestants qui rappelaient à tous la catastrophe de Fukushima) pour nous mettre dans la file des gens qui allaient déposer leur lanterne. Celle-ci était énorme! Mais l'atmosphère était tellement paisible, j'ai jamais patienté avec autant de... patience. L'heure était à l'hommage et à la beauté de l'action, pas à la bousculade, vous vous doutez bien. Honnêtement je ne sais pas quelles photos mettre ici, on en a pris tellement! Ben oui, après avoir déposé nos lanternes, on les a suivies un moment puis on s'est posées plus en aval sur la rive, les pieds ballants, les yeux bien ouverts. C'était un moment profondément magique, d'une beauté incroyable. Tant de gens réunis pour une cause si noble! Tant de couleurs et de poésie en un seul lieu. (P.S. c'était trop triste quand une lanterne s'enflammait, mais le staff prévu à cet effet, en canoë, avait la plupart du temps tôt fait de submerger la lanterne en question, avant que le feu ne se propage trop).
















On les a suivies jusqu'au bout (deux-trois ponts plus loin, elles étaient intentionnellement bloquées), puis il a fallu qu'on trouve un petit resto encore ouvert! Eh oui, avec tout ça il était 22h passées! On a trouvé un établissement où il fallait enlever ses pompes avant de s'installer. C'était aussi le première fois qu'on devait commander avec une tablette, en cochant ce qu'on voulait et en indiquant la quantité.

Références anime x 10000
Le lendemain on a voulu se rendre à un Neko Cafe, un bar à chat, malheureusement celui-ci était fermé! Trop de déception! Mais bon, ça nous a permis de voir une partie de la ville moins touristique... et puis j'ai mangé une glace bleue, donc voilà, dans la vie, on fait ce qu'on peut.

Après ça on a pris le train vers Miyagima, l'île près d'Hiroshima où on peut voir cet immense torii dans la mer. Quand on est arrivées, la marée était basse, on a donc pu le voir sous ses deux aspects, c'était super! Mais avant cela, il fallait emprunter le ferry (lui aussi sur notre Rail Pass) et surtout marcher parmi les bibiiiches!


Le temple à voir sur cette île, c'est le sanctuaire d'Itsukusima, mais mieux valait le voir à la marée haute, puisqu'il est alors sur l'eau, nous avons donc décidé de payer l'entrée en fin de journée, quand on serait rentrées de notre balade. Eh oui, un must de l'endroit, c'est le magnifique panorama, mais avant cela on devait recharger nos batteries, c'est pourquoi quand on est passées dans le village et qu'on a vu "glace au café", on a pas résisté. Ensuite on a pris notre courage à deux mains et on s'est mises en marche... vers le téléphérique. Nan on allait pas se taper la petite montagne à pieds... quoique? J'y viens. L'île est connues pour ses ryokans, ces hôtels/inns typiquement japonais, une expérience qu'on se réservait pour Tokyo, ce qui ne nous a pas empêchées d'en admirer le jardin et la fontaine, de laquelle Marine a prélevé un peu d'eau avec son éventail, histoire de se rafraîchir grâce à des gouttes super bienvenues.

Le téléphérique était en deux étapes, et avait même droit à son tampon. Une fois tout en haut, et surtout une fois sorties d'une pièce ultra-conditionnées, on a enfin pu profiter de la vue... vraiment superbe, mais je dois préciser que j'adore l'eau alors je suis peut-être un peu biaisée. Un peu de marche était nécessaire pour voir les quelques temples de cette partie de l'île ; heureusement le chemin était ombragé. Charlotte et moi nous sommes arrêtées aux premiers temples, mais Marine a eu le courage de continuer!
Il y a dû y avoir une faille dans l'espace-temps à ce moment-là, parce qu'on a cru se poser que quelques minutes, mais quand on s'est levées du banc pour inspecter les temples (et surtout les petites statues amusantes, ornées de lunettes de soleil et de bonnets rouges), elle était de retour! Quel tempo! Apparemment le panorama du sommet était extra, elle a fait plein de photos puis est revenue au pas de charge (bah ouais, fallait aussi qu'on soit de retour au village à temps pour pouvoir rentrer dans le temples sur pilotis!) ... mais elle le dit aujourd'hui encore, elle voyait des petits points noirs haha, trop de précipitation et trop de chaleur!

Le sanctuaire était éblouissant de rouge, de reflets de l'eau et de la lumière de fin de journée. On a encore une fois fait plein de photos, puis on est allées s'asseoir sur le rebord de la route principale pour assister au coucher de soleil (sur une montagne en face, donc il n'était pas si tard que ça) et à l'effet que ce spectacle produisait sur le torii. (Je passe sur les mauvaises habitudes des touristes, qui nourrissent les biches alors qu'on a clairement pas le droit).



Soir - marée haute

Midi - marée basse














Après on a sprinté pour attraper le ferry et rentrer sur Hiroshima, pour notre dernière nuit là-bas. On a fait une lessive ce soir-là, non sans cafouiller (ben oui mais la machine et le séchoir ont pas la même tête que chez nous, ils ont tout mélangé!) et demander de l'aide à la tenante, qui gentiment nous a offert le liquide lessive. Haha on a étalé nos affaires où on a pu, puis on est allées manger, des ramen, je pense, ou serait-ce un udon? Je ne sais plus.

La prochaine étape de notre périple était Kobe, une ville portuaire occidentalisée très tôt et de manière plus poussée que beaucoup d'autres. Après avoir reçu tout un tas de cartes de la ville au point info, on a décidé de commencer par voir une cascade non loin de la gare. Notre auberge se trouvait néanmoins à l'opposé, c'est pourquoi la première chose à faire était de trouver un casier pour nos sacs.

Le chemin menant à la cascade en question était... peu clair, disons. On ne s'étonnera donc pas de l'avoir pris dans le mauvais sens au début, donc. Nan c'est pas comme si on avait pas encore un peu le Fuji dans les jambes haha! Allez hop, demi-tour : honnêtement le chemin était pas si difficile (encore une fois, le volcan de la mort étant encore frais dans notre mémoire...).

De retour à la gare, on a récupéré nos sacs et puis on a vaguement envisagé d'acheter un bento (lunch avec de multiples petites choses dedans), mais en vrai je pense qu'on avait toutes les trois peur de ne pas aimer la moitié de ce qu'il y avait dedans (l'inconvénient des choses préparées à l'avance). Donc on s'est rabattues sur un petit, enfin non, un grand magasin genre souvenirs culinaires où Cha et moi on a acheté des buns tout chauds super bons et des mochis à la vanille.


Après ça on a pris un métro, et là je tiens à préciser un truc que j'aurais déjà pu dire pour les trains : l'organisation de l'attente sur le quai est gé-ni-ale au Japon. Il y a des marques au sol qui déterminent où tel ou tel métro va s'arrêter précisément, de telle sorte qu'est tracée la ligne où on peut patienter de manière à laisser sortir les voyageurs qui descendent du véhicule! Mindblowing. Avec l'interdiction de fumer en rue, c'est sûrement un des trucs qui rendent la vie quotidienne (pour nous touristes je veux dire) si agréable dans ce pays!

Malheureusement la station où on descendait n'était pas la porte à côté du musée/brasserie de saké Hakutsuru, dont on nous avait affirmé qu'il s'agissait de celui qu'il fallait qu'on fasse (oui, Kobe est pour ainsi dire la ville du saké, on avait le choix). Nous avons donc fait un bon bout de chemin à pied sous le soleil... et avec un peu de musique. Prenant toutefois bien soin de baisser le son quand on tombait sur un rare passant haha, on ne voulait pas passer pour les chieuses occidentales de service!

Quand on est arrivées à bon port, et après que les gardes à l'entrée nous aient assuré qu'on était bien au bon endroit, on a pénétré dans une sorte de reconstitution de chaque étape de la fabrication du célèbre alcool japonais, toutes agrémentées de mannequins et même parfois de petites télés un peu vieillottes dans des tonneaux. On avait pu laisser nos sacs auprès des dames qui tenaient le shop, on était donc super à l'aise! La dernière salle du rez-de-chaussée était une projection sur les origines de la marque... dont nous nous souvenons de rien, si ce n'est du thème des images animées qui reprenaient de façon super poétique les quatre saisons autour du cerisier japonais. Matière à faire un chouette écran de verrouillage! On était éblouies.

 Une des toutes dernières parties du musées portaient sur le marketing (btw ça se vend en cartons aussi!), et encore une fois, il y avait un endroit plus interactif où on pouvait enfiler divers accessoires... autant dire qu'on ne s'est pas gênées et que la photo de nous trois qui en a résulté est une mes préférées ever! Enfin, avant le shop, il y avait bien sûr une dégustation... que dis-je, quatre ou cinq, je pense : deux sakés avec plus ou moins de degrés, vraiment plutôt pas mal (on pensait qu'on allait dégobiller comme pour le whisky à Édimbourg) et trois sakés avec un goût fruité... super bons! Du coup, quand on s'est vues dire que ceux-là ne seraient certainement pas en vente à l'aéroport, ben on en a chacune pris une (bien que Marine soit la seule vraie, puisqu'elle a acheté des petits verres/bols avant de partir, Charlotte et moi on est juste des impies). Oh et j'ai acheté deux tenugui, des bandes de tissus de mille et uns feux trop beaux que j'utilise dorénavant pour emballer des cadeaux (#antigaspillage).

There are no rules in the way of using tenugui

Petit aparté parce que je suis vraiment grave niveau anime... Il y avait une station "Mikage", ça m'a fait penser à Kamisama Hajimemashita, c'est le nom du dieu du temple dont hérite Nanami! Sans compter Mizuki et son saké maison! Trop de connections, je vous jure.

L'auberge était encore une fois très sympa, très cosy, même si le tenant s'est gouré en nous attribuant notre chambre (on avait réservé un dortoir avec des filles uniquement) et nous a donc demandé d'en changer, j'imagine que les personnes dont on avait vaguement occupé les lits étaient sûrement des mecs ou quelque chose de ce style et que donc il ne pouvait pas faire mine de rien haha (nan parce que nous on avait oublié ce détail). Après ça on a investi la terrasse sur le toit... pour nous faire un programme pour les quelques heures qui nous restaient, vu qu'on partait déjà le lendemain! Je vais couper court, on s'est baladées dans le quartier européanisé, dont l'architecture m'intéressait beaucoup : il s'agit des maisons des premiers commerçants/diplomates à être venus vivre au Japon (le bâtiment occupé par Starbucks est particulièrement renommé). Il était trop tard pour en visiter mais ça ne fait rien, on a fait amies-ami avec un chat.


Ensuite on est redescendues (littéralement, ce quartier était en hauteur... bien sûr) et on a mangé un burger, parce que quittes à faire une exception niveau bouffe japonaise, autant le faire dans la ville occidentalisée, pas vrai? Et puis on a fait attention de prendre la viande de Kobe, connue pour sa qualité (ok, un burger c'est peut-être pas hyper représentatif haha). Le resto était dans le genre diner américain, vraiment c'était sympa pour changer. Et c'était drôle comme c'était soigné (à la japonaise), la serveuse s'est assurée plus d'une fois qu'on ne voulait pas éviter de mettre nos sacs à main par terre...
Vous voyez ce que je veux dire

Après ça on a finit... par trouver un neko café! On était franchement restées sur notre fin à Hiroshima haha, donc on a fait ça à Kobe. Bon il ne s'agissait pas d'un café à proprement parler mais y avait plein de chats et de mangas. Bon par contre ça se voit qu'ils sont bien traités (tant mieux hein!), ils vous ignorent complètement! Je me souviens surtout d'une adorable boule de longs poils qui dormait paisiblement, du grand chef de l'endroit super hautain mais superbe (ci-contre), et d'un ou deux qui ont couru dans tous les sens.

La nuit étant encore jeune, on s'est baladées dans le quartier chinois (où on s'est vaguement heurtées à une famille super bruyante), puis on a poussé jusqu'à la tour de Kobe et le musée de la marine (tous deux magnifiquement illuminés).





Enfin, on a fait un tour dans le centre, où on a vu un bar de bières belges (!) et où on est rentrées dans une arcade... qui n'a bien sûr pas manqué de me faire penser au film Wasabi (j'adore Momo il est trop drôle)! Je me suis promenée pendant que les filles jouaient à quelques jeux, c'est fou l'échelle de ces trucs et les couleurs flashy haha, le truc est hors-monde.



Le lendemain matin nous nous mettions en route pour Kyoto. L'auberge, un ryokan, était non loin de la gare, c'est pourquoi nous avons commencé par déposer nos affaires. Ce genre d'établissement montre plusieurs particularités : déjà on est priés d'enlever nos chaussures en entrant (pas vraiment exceptionnel, mais là des casiers spécialement prévus pour nous attendaient), puis on est menées dans notre chambre, privative, dans laquelle il y a le nombre de futons demandés, qu'on doit déplier nous-mêmes... Le nombre de chambres n'est pas très grand, douze je dirais, donc elles ont chacune leur nom, le nôtre était "Kabuki", comme le théâtre traditionnel japonais. Elles sont équipées de yukata, servant de robes de chambre après être passés à la salle de bain, ainsi que d'une théière et de petits bols adorables (malheureusement le thé vert n'était pas vraiment... notre tasse de thé haha quel humour!). Au rez-de-chaussée, il y avait une petite kitchenette pour le service du petit déjeuner, et une cour, petite mais jolie, un mignon jardin de là-bas.


Mais nous ne devions découvrir tout cela que plus tard, puisqu'il s'agissait alors de se mettre en route! Nous avons commencé par retourner à la gare, hyper moderne, et offrant un panorama sur la ville. Le nombre de temples à Kyoto est dingue, et nous pouvions déjà en voir quelques-uns, pas si loin que ça. Le nom du premier qu'on a visité m'échappe... il était très grand, avec diverses dépendances, et requerrait qu'on enlève nos chaussures pour monter ses escaliers, une tendance qui se vérifiera dans toute la ville. 


Le temple suivant sur notre liste n'était pas shinto mais bouddhique : le temple Toji, constitué de nombreux bâtiments, je pense qu'on se souvient plus du jardin et de sa pagode, tous deux magnifiques, et encore, ce n'était pas la saison des fleurs! (bah on y a vu des tortues, si immobiles qu'on a hésité de savoir si elles étaient vraies ou des petites sculpture au centre de l'étendue d'eau haha). Cette pagode, cinq étages, 57 m, est la plus haute du Japon. Malheureusement elle n'était pas ouverte.


À ce moment-là les filles et moi nous sommes séparées : je ne voulais pas trop marcher car j'avais encore mal aux pieds du Fuji et la prochaine visite au programme était une bambouseraie, mais comme j'en avais déjà vue une magnifique à Anduze dans le sud de la France, je n'étais pas intéressée. Je me suis donc posée dix minutes sous une pergola puis j'ai fini de visiter le temple à mon aise, y compris les parties plus privées, avec les petits autels personnalisés adorables. Ensuite j'ai pris une sortie différente et me suis baladée, l'occasion de voir que même seule, on se sent très bien dans ce pays! J'ai dit coucou à un héron puis suis tombée sur un petit temple zen magique, où il n'y avait presque personne et dont un homme âgé m'a fait la visite guidée tant bien que mal avec son anglais un peu bancal.





Papier de l'ère... ok j'sais plus c'qu'il m'a dit
Il faut bien le dire, pour faire un temple zen, mieux vaut prendre son temps! C'était agréable de se laisser apprécier et voir chaque recoin. Pieds nus sur les tatamis, tous les sons sont hyper doux, l'encens de la pièce principale vous invite à vous asseoir en tailleur et à profiter. Après on va pas se leurrer, il y avait un shop (j'ai d'ailleurs acheté un pendant avec les sept dieux japonais de la chance, un truc moderne et kitsch de couleurs à attacher à mon sac à dos, dont j'avais cassé une des parties en tissu de la fermeture éclair), c'était donc un endroit pour touristes comme les autres, mais tout de même.


Après avoir vu un autre temple shinto de quartier, pétant de rouge comme à l'accoutumée, je suis retournée du côté de la gare, où on s'était donné rendez-vous pour se retrouver. Sur le chemin j'ai vu un parking sous-terrain de vélos, entièrement automatisé : vous faites rentrer votre vélo dans une sorte d'ascenseur et obtenez un ticket. Dingue.

L'après-midi, nous avons pris un métro pour aller visiter le célèbre Pavillon d'or, un peu excentré. Enfin, carrément excentré. C'était un tel bazar niveau transports (trop de stops différents sur trop de tronçons) pour y aller qu'on a fait le dernier bout en taxi, l'heure de fermeture n'étant pas si tard que ça. Le temple, bouddhique lui aussi, est situé au milieu d'un grand jardin. On a seulement accès à un chemin qui passe à côté, mais honnêtement, c'est bien l'extérieur pour lequel les gens se déplacent de toute façon. L'or des murs se reflétait dans la lumière du soleil, c'était magnifique! Après avoir fait plein de photos et de selfies comme tout le monde, on l'a longé : le trajet est prévu pour passer à travers le jardin, et en particulier devant un arrangement de pierres au centre desquelles il y a un bol. L'idée est de viser pour que votre offrande tombe dans le bol... il suffit de dire que je suis un vrai manche pour ce genre de truc! Je pense qu'une ou deux pièces ont trouvé leur chemin, mai avec tous les gens qui bousculaient (sans s'excuser bien entendu), c'était pas évident. Certaines visiteuses étaient habillées en yukata, encore une constante propre à Kyoto, une ville clairement plus "traditionnelle" que d'autres.


En parlant de yukata! (y a des distributeurs partout là-bas)

(Haikyuu! S2 E20)
Le soir nous sommes sorties du ryokan en quête de ramen, qu'on a trouvées! Wow l’endroit était simple et on s'est régalées! à côté de nous il y avait deux-trois jeunes qu'on a un peu regardés j'avoue, enfin plutôt leur manière de manger. Tellement rapide, tellement de plats! J'étais repue rien que de les regarder... nan en vrai quand ils ont commandé des gyozas on s'est regardées et on s'est empressées d'ajouter ça à notre commande!

(Pourquoi ce post tumblr? Parce que 1) je ne pouvais pas parler d'anime sans parler d'Oikawa ♥ et 2) parce que j'ai commandé comme Mattsun : des ramen tantanmen)

Chaussons WC! (+ robinet < eau de la chasse)

Le lendemain nous avions un autre must see au programme : le sanctuaire Fushimi Inari taisha, et surtout son allée de torii rouges absolument grandiose. Imaginez une enfilade d'un millier de portails écarlates, plus ou moins espacés selon les endroits, qui serpentent sur le flanc d'une montagne... bon en fait c'est des pubs sophistiquées hein, chaque torii  ayant été monnayé par une grosse boîte ou commerçant à travers le temps, qui appose sa marque dessus (entre 1400 et 10400 euros le portail en 2016), mais peu importe l'ensemble est très impressionnant! Ah oui, même les plaquettes en bois pour écrire une prière en ont la forme! Ils se sont trouvé un thème quoi ; ça et le renard, animal protecteur du sanctuaire. Par contre une chose à dire sur les plans en général au Japon : les échelles claires et la position du Nord en haut du plan, ils font pas. Ce qui les rend impossibles à comprendre ou à évaluer! Si bien que lorsqu'on s'est retrouvées à avoir parcouru une partie infime du plan dessiné (super beau hein) alors qu'on pensait que la boucle en question était bien conséquente, on a regardé autour de nous, avons vu que mine de rien on en était à un point charnière du parcours, avec plein de mini-sanctuaires à admirer, on s'est dit qu'on pouvait en rester là. Après tout, ce n'était pas notre première montagne du séjour hein. 

Le plan en question

À nouveau en bas de la montagne, on a repris le métro dans l'autre sens, non sans s'arrêter à mi-chemin pour essayer de trouver (pas un panneau, on a bien ramé), un autre ensemble de temples bouddhiques, le Tofukuji, dont on en a fait un (parce que chaque entrée était payante, ça nous a gavées). L'architecture zen, en particulier le jardin entourant le temple, était chouette à admirer, d'ailleurs on s'est posées un peu, je me souviens de m'être demandée comment on pouvait tracer ces impeccables lignes sans en défaire aucune ; je sais qu'il y a des pierres un peu partout, mais quand même!


De retour du côté de la gare de Kyoto, on s'est battues pour retrouver le chemin de son sous-terrain, où on avait déjà vu de nombreux petits restos alléchants : notre choix s'est arrêté sur un endroit où les plats (surtout des sushis) tournent en self-service. Très chouette! Par contre, EST-CE QU'ON PEUT PARLER DU WASABI? Quelle idée dans mettre dans tous les sushis/makis/fricking-everywhere!

L'après-midi nous nous sommes promenées dans le quartier de la ville qui est certainement le plus "authentique", où les maisons, à taille humaine, sont sûrement très proches de ce qu'on faisait à l'époque (quelle époque? Je sais pas, lâchez-moi, je fais pas une conférence hein). Le temple Kodai-ji, un magnifique écrin zen dont, encore une fois, le jardin était superbe! Encore une fois, il n'y avait presque personne, on a donc pu prendre le temps qu'on voulait, et les petits sentiers qui nous faisaient envie. Il y avait des bambous et de la mousse, et les filles m'ont décrit ce qu'elles avaient vu la veille.


Une dernier sanctuaire shinto nous attendait et dont j'ai totalement oublié le nom (en même temps y en a tellement, c'est pas facile à retrouver sur Maps)...















Après quoi nous nous sommes baladées dans THE rue commerçante de Kyoto, pleine de magasins kitsch genre Hello Kitty, mais aussi des choses beaucoup plus tentantes comme d'adorables colliers et autres pendentifs en verre... argh ça a été dur de résister. Charlotte s'est acheté une glace goût matcha puis nous sommes allées au Starbucks je pense. Le soir nous nous sommes encore promenées dans ces rues piétonnes agréables, sommes passées devant un petit musée "maison" sur l'estampe dont les horaires variaient en fonction du tenant, avons vaguement vu une bête qui nous a fait penser au tanuki, cet animal/esprit typique japonais (qui est en fait un 'chien viverrin' selon wikipédia).

Pas du tout creepy...

Notre balade s'est plus ou moins soldée par une vue sur la rive du fleuve local, avec des bâtiments illuminés qui se reflétaient sur l'eau, puis on est tombées sur un petit parc pour enfants. Quand on a été de retour du côté du ryokan, il était hyper tard, tous les restos étaient fermés! Du coup on a pas eu le choix, on est allées à un karaoké qu'on avait déjà noté dans un coin de nos têtes, où on vous sert de tout (bon un peu tiède mais c'est rien, les yakitori étaient bon quand même... dommage pour nos cocas, on était tellement assoifées hahaha). En soi c'était une façon super de passer notre dernière soirée à cet endroit là. Et pour y accéder, on devait prendre un ascenseur, haha, je vous dis pas comme on était les extra-terrestres, mais que font ces Occidentales ici?!


Direction le lendemain : Nara. Je connaissais la ville de nom par un cours sur les traités dans le monde de l'art : le Document de Nara (1994, ICOMOS) a en effet réaffirmé la diversité culturelle, attaquant notamment des concepts comme l'authenticité, qui n'est en fin de compte qu'une question de point de vue, et non une donnée acquise issue des modes de pensée largement européens.
Mis à part ce document, je n'avais pas vraiment entendu parler de cette ville avant de me renseigner... et ce qui en est vite ressorti (assez vite même), ça a été les biches. Des bibiches partout, comme à Miyajima, mais x 1000! Même certains panneaux pour la circulation avaient leur forme. Un immense parc leur est consacré, dans lequel se situe également le Todai-ji. Ce magnifique temple renferme, en plus de la plus grande statue de Bouddha en bronze au monde, plusieurs petits shops (même à l'intérieur du temple), où Marine a pu assister à un peu de calligraphie.





Après ça... on a eu un coup de bol plutôt sympa! On voulait faire un jardin zen (oui, encore, et alors?!), et au lieu de faire le payant, on est tombées un peu par hasard sur son équivalent gratuit haha, et adorable en plus (sans compter presque vide comme d'hab', vraiment mis à part les grosses attractions, qui sont certainement surbookées tout l'année, le Japon l'été c'est impeccable, pourvu de bien vouloir avoir un peu chaud, ouais).


Ensuite Cha et moi avons visité le Musée du Trésor national Kofukuji, croyez-le ou pas le seul musée d'artefacts que j'ai fait dans ce pays : c'était très intéressant, autant les objets en eux-mêmes que la muséographie employée. Par exemple il y avait un endroit où le visiteur pouvait faire une prière. Après avoir chacune acheté un petit sachet parfumé au cerisier japonais pour nos armoires, j'ai continué avec le billet combo que j'avais acheté sur un temple en face du musée. 

Après quoi j'ai rejoint les filles sur l'estrade devant le musée, où nous avons tranquillement attendu (en siestant?) que le soir tombe : en effet nous étions largement là pour le spectacle qui allait commencer! Qu'est-ce que c'était drôle de regarder le staff installer les petites bougies/lanternes un peu partout, ils n'arrêtaient pas de les déplacer! Sans parler de venir les rallumer quand elles s'étaient éteintes. Quand on a estimé qu'il commençait réellement à faire de plus en plus sombre, on s'est levées et avons commencé par admirer celles qui étaient disposées du côté de la pagode (la deuxième plus haute du pays et symbole de Nara) puis on s'est baladées. 


On a rejoint la route principale menant au Todai-ji, où il y avait plein de stands (vive les festivals!) de bouffe surtout : on a essayé la glace pilée ainsi que des petits beignets en pâte à crêpes trop trop bons!
Le problème qui nous est littéralement tombé dessus après, c'est la pluie. Noooooon! Les bougiiiiiies! Du coup on s'est abritées tant qu'on a pu sous un tunnel avec mille autres personnes, on est retournées vers une sorte de snack dans lequel on avait mangé un morceau à midi pour attendre un peu en croisant les doigts. Heureusement ça s'est arrêté relativement vite. Le personnel du festival s'est rapidement occupé de rallumer les lanternes (quelle efficacité dans ce pays je vous jure) et on a pu en profiter en faisant abstraction d'un peu de boue haha! Un parcours avec différentes "expositions" de lanternes était prévu, certaines formant des petits dessins de couleur vraiment jolis.

Tout à rallumeeeeer















Le lendemain matin nous avons quitté l'auberge de jeunesse de Nara, qui avait été tout un poème aussi tiens! Nous avions réservé via booking comme d'hab', seulement le problème était que l'auberge en question faisait partie d'une petite chaîne, et que bien sûr nous nous sommes rendues à la mauvaise haha! Les tenantes étaient adorables et nous ont même demandé si on voulait faire l'échange, mais celle-là était trop loin de la grand route, ce n'était pas hyper pratique... donc l'une d'entre elle nous a conduites à la bonne tout en nous tapant la conversation, c'était bien sympathique. Elle était super impressionnée qu'on ait gravi le Fuji! Les compartiments pour les lits étaient encore une fois très grands (trop? quand un couple n'en n'utilise qu'un seul, ça peut poser des problèmes hein). Une fois déposées nos affaires, sur le point de nous lancer, on s'est rendues compte que la porte de l'établissement ne fermait pas à clef : quelle confiance hein!

Enfin bref nous étions à nouveau en chemin : le trajet en train sur notre programme était plutôt long (nous avions en effet abandonné l'idée de faire une étape par le Koyasan, une montagne sacrée qu'il faudra quand même visiter la prochaine fois ; là on était trop crevées, le trajet était trop compliqué et nous avions nos sacs à dos sur nous). Non : direction cette fois la plage et les onsen! Nous nous dirigions vers Shirahama, littéralement "plage blanche", une station balnéaire et thermale. À nous la détente avant notre dernière étape, Osaka, d'où on reprenait l'avion quelques jours plus tard.

Le terminus de cette ligne de train était une petite gare depuis laquelle partaient toutes sortes de bus vers la plage, un parc d'attractions,... C'était plutôt bien fait, et on a pas tardé à se mettre en route. Le logement que nous avions réservé était chez l'habitant, seule occurrence du voyage et franc succès! Le mec était très sympa et nous a bien indiqué sur deux cartes tout ce qu'il y avait à savoir niveau petits restos et onsen. En nous menant à notre chambre (trois lits "normaux" pas superposés), il nous a demandé de mettre un pin chacune sur l'endroit d'où on venait, l'occasion de constater que la plupart de ses clients venaient surtout du Japon et de Chine.

Première fois pour Cha d'être la première à indiquer Bruxelles!















On s'est vite changées en maillot et on a pris la direction de la mer. Avant ça on s'est arrêtées au supermarché du coin pour acheter de quoi manger — des yakitoriiiiiii — puis on s'est trouvé un coin de plage libre, non sans remarquer qu'on était clairement les seules Occidentales à l'horizon hahaha! Pas que ce soit un problème, c'était juste dingue, on était d'ailleurs le point de mire de regards intrigués, et un peu plus tard de mecs prenant leur courage à deux mains pour venir nous adresser la parole! L'un d'entre eux nous a même amené de la pastèque, pour rapidement s'encourir trente secondes plus tard quand il a compris qu'on ne parlait pas du tout le japonais! Un groupe de trois s'est aussi approché et avait proposé qu'on passe la soirée ensemble, d'ailleurs on devait les revoir un peu plus tard dans l'aprem (destiny!), mais en vrai on avait déjà plein de choses au programme.

La mer était un délice. Juste ce qu'il faut de vagues, une bonne température... vraiment hyper sympa! On a aussi papoté avec un certain Daichi qui avait beaucoup voyagé, c'était cool. Une constante aussi durant tout le voyage aura été la mention à la coupe du monde de foot, qui venait de se terminer et à laquelle la Belgique avait fini troisième (trois, avec les bons doigts de la main), un fait bien connu de leur part, puisque leur équipe avait été contre la nôtre (quel match! menée 2-0, les Belges avaient renversé la tendance à la deuxième mi-temps). Tous les gens qu'on a rencontré étaient tous louanges pour l'équipe belge, jugée d'après eux meilleure que celle du Japon (mais voyons, vous avez bien joué aussi les gars!)

Nous avons ensuite utilisé la douche de la plage (bien froide) en écoutant de la musique d'un gars qui s'y croyait un peu. Le soir nous avons trouvé un endroit où on pouvait commander, par tablette encore une fois, des okonomiyaki "ce que vous aimez, grillé", sortes d'omelettes faites d'une pâte et de tout un tas d'ingrédients, sûrement trop d'ailleurs, puisqu'on arrivait pas vraiment à distinguer ce qu'on mangeait. Cet ensemble vous est apporté sur la plaque chauffante au milieu de la table, et vous vous coupez les morceaux que vous voulez, un concept plutôt sympa! 

Puis nous avons un peu forcé le pas pour pouvoir profiter de notre onsen, pour lequel on était déjà un peu tard (en plus il était un peu paumé haha, mais en soi c'était parfait, le genre d'endroit utilisé par les locaux! Les bains, donc reliés à des sources chaudes du coin, sont séparés entre les hommes et les femmes. Ah la la quelle histoire cet onsen. Personne ne nous avait dit qu'on devait amener notre serviette!...

D'abord bien se laver (en commun)
Bain à l'intérieur


De nuit, vraiment hyyyyper sympa! Et avec un petit dans le fond
Bain à l'extérieur































Après s'être séchées tant bien que mal, on a repris la route du centre de Shirahama, où on acheté une glace et regardé des jeunes se lancer des défis genre passer à travers un feu d'artifice sur la plage.

Le lendemain nous devions reprendre le bus vers la gare, mais honnêtement ça n'a pas été évident! Les horaires étaient approximatifs, et à un moment on a pensé qu'on allait louper notre train... Quand on a été de retour dans la gare en question, on on s'est pris un petit dèj' dans le petit shop sur place, puis on a embarqué pour Osaka.

Rassurant! Mais tellement kawai! Ils mettent de la mignonnitude partout


On est arrivées pendant l'aprem : le temps qu'on trouve l'endroit où on allait dormir, qu'on s'installe et qu'on fasse une sieste/qu'on bouquine un manga (FMA), on est sorties faire la grande rue des grands magasins otaku, juste à côté de l'hôtel! Il y en a deux-trois qu'on a fait une paire de fois, croyez-moi : entre les peluches, T-shirts et citations badass encadrées, c'était le paradis des geeks. J'ai d'ailleurs acheté plein de pins d'anime que j'aime bien. Pourquoi? Pas de raison valable, je les aimais juste trop.

Tout doucement on s'est rapprochées d'un endroit avec plus de restos, on est rentrés dans l'un d'eux et avons commandé beaucoup, beaucoup trop de choses. Sur le menu, la taille portait vraiment à confusion! Si bien que quand bien même nous avions demandé un plat de nouilles sautées pour nous trois, on a absolument pas réussi à le finir, peut-être à moitié et encore! Et encore, on avait pris des choses à côté (qui n'étaient pas terribles terribles à vrai dire). Bref, on était repues en tout cas, et ce malgré le fait qu'on ait pas commandé de saké pétillant, ce qui est dommage... Sur le retour nous avons vu des gens, et en particulier un mec se charcuter à essayer de casser des trucs rien qu'à la force de sa main. Anywaaaaaaaay...

Le lendemain nous avons visité le château d'Osaka (quelle fiiiiile, quelle chaleeeeur) : celui-ci arbore cinq étages à l'extérieur, mais en vrai il y en a huit (les saligauds), racontant l'histoire de la ville et menant comme d'habitude à un chouette panorama.
Après ça on a rejoint le centre et avons bravé la foule pour un Starbucks (encore? encore), avec vue sur la multitude de gens. Le shopping, je suis désolée de le dire, fut une déception. Au-delà des centres commerciaux de marques huppées, on a pas réellement trouvé de petits magasins sympas.

Mais je ne veux pas terminer sur cette fausse note : après un dernier couac à l'aéroport (mais en même temps quand tu n'indiques pas clairement le terminal qui nous intéresse, ben ouais on va choisir le mauvais et paniquer parce que les navettes entre les différentes parties est-ouest du machin sont trop espacées!), bref, on y est arrivées, et après tout ça aurait pu être pire, quelques semaines plus tard, l'île artificielle était déconnectée du continent des suites d'un typhon! Après cela, donc, nous avons passé la sécurité, avons dépensé nos sous dans plein de cadeaux (en majorité pour nous-mêmes je pense?) et puis on s'est posées, les filles voulant profiter d'un dernier udon. Sage décision que j'ai suivie, un peu à la traîne, mais sans regret, parce que wow il était trop bon! Punaise j'ai faim.


Bon, je crois que ça clôture bien ce compte-rendu (sur de la bouffe, c'est-y pas beau) du Japon! En conclusion, quel pays riche en contrastes et en aventures particulières! Oui on a eu chaud, mais bon sang qu'est-ce que ça en valait le coup, puisque c'était la saison des festivals et des lampions! Qu'est-ce qu'on a bien mangé! Qu'est-ce qu'on a crapahuté! Et pourtant il y a encore beaucoup à faire : on est pas allées au-dessus de Tokyo, par exemple. À refaire un de ces quatre, sans aucun doute! Et cette fois, je craque et m'achète un yukata, merdouille.

Bisous les gars, voyagez bien, explosez-vous la rétine et vivez des expériences fortes et qui vous changent la vie! À la prochaine ♥


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