Mexique

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Dernier voyage en date : Mexique

mardi 31 mai 2016

Berlin


Tout d'abord il faut que je vous explique un peu le contexte extraordinaire de ce voyage-ci. Mes amis et moi ; Charlotte, Bastien et Marine, la petite nouvelle (seulement pour ce qui est de nos légendaires city-trips hein, pour le reste c'est une habituée) devions partir à Berlin le 31 mars. Malheureusement, le 22, des imbéciles avaient décidé de se faire sauter dans le hall des départs, ainsi que dans une station de métro du centre, tuant beaucoup d'innocents au passage. Notre voyage semblait donc être compromis. Mais mes amis étant géniaux, nous avons vite décidé d'un commun accord que nous ne devions pas annuler notre break à cause de ces fous extrémistes. 
La partie risquait néanmoins d'être serrée, car bien sûr Zaventem (Bruxelles National) était fermé jusqu'à nouvel ordre. Notre compagnie aérienne avait dévié ses vols vers Lille, ce qui n'était pas vraiment un problème étant donné que notre championne, j'ai nommé Cha, pouvait nous y conduire en voiture. Tous les trois avaient donc prévu de dormir chez moi pour lui éviter de faire omnibus à 5h du matin. Que dis-je... 4h, puisqu'il fallait être très à l'avance, vu les circonstances. Autant dire que je n'ai pas beaucoup dormi cette nuit-là!

Seulement voilà, la veille ou presque nous apprenions, non sans horreur, que les aéroports français allaient subir des grèves de la part des fonctionnaires le jour de notre départ. Encore une fois, je n'ai pas été déçue par mes amis. Tous les trois ont dit quelque chose qui s'approchait fort de "Qu'ils aillent se faire f**! On essaye! On y va et on verra sur place. On est des petits Belges (ok, j'ajoute peut-être le "petits"), ils ne vont pas nous faire ch** hein!" (beaucoup de frustration ce jour-là, je ne sais pas si ça sent). Sans compter que vu le choc émotionnel encore très présent dans les esprits, le coup de nous empêcher de partir aurait vraiment été bas. Bien nous a pris, les vols touchés par l'action étaient tous nationaux. Yes! Tant pis pour vous, les Bordelais, les Niçois! Nous d'abord, priorité quoi. 
Je dois dire que l'aller fut étonnement joyeux : nous avions promis de rester éveillés, et pour ce faire nous avions emporté de nombreux cd de compilations des années 2000. C'était très drôle, des inconnus aujourd'hui nous sont revenus en mémoire, d'autres étaient... eh bien, inconnus, et d'autres encore nous ont paru de vrais joyaux (l'occasion de renflouer ma playlist) .
Une atmosphère de victoire a flotté lorsqu'on a été certains de décoller, je ne vous le cacherai pas. Nous avons pris un semblant de petit-dèj, avons passé à travers un semblant de sécurité puis nous avons attendu (ok, pas mal de temps). Lorsque l'avion a décollé, je dois avouer que j'étais déjà à peu près dans les vapes. L'atterrissage s'est fait environ 45 secondes plus tard, ou c'est ce qui m'a semblé en tout cas. 

Mon manteau, gentiment attaché par le steward.
C'est bon de savoir que la sécurité prime, pour tout le monde.

Le transfert de l'aéroport à Berlin se fit tout seul : la légendaire organisation germanique nous offrait son premier aperçu. Nous avions quelques minutes à marcher jusqu'à la station des "S". Je mets des guillemets car on a pas su trouver de réel équivalent à ce mode de transport : il s'agit d'une sorte de métro ("U") mais qui fonctionne comme un tram, tout en s'arrêtant dans les gares. Quoiqu'il en soit, au début de ce long et fastidieux périple d'au moins 500 mètres, il y avait un écran annonçant dans combien de minutes le prochain transport allait passer. En effet, pourquoi courir pour rien?

Sur le chemin nous avons vu un couple pique-niquer sur le semblant de pelouse devant l'aéroport. Ils sont bizarres ces Allemands.

 

Arrivés à Checkpoint Charlie, un haut-lieu de la ville qui explique les frontières instaurées dans Berlin pendant la Guerre Froide, les choses sont devenues un peu floues. Tout d'abord je nous ai emmenés du mauvais côté, puis la carte pré-enregistrée dans le smartphone de Bastien nous a perfidement trompés. Plus tard elle allait se révéler très utile, mais là... on a ramé pour trouver cet auberge, soyons honnêtes. Mon sac commençait à se faire lourd quand j'ai vu le discret insigne de l'établissement. Très bien, direz-vous, mais encore fallait-il rentrer. La sonnette nous a paru quelque peu défaillante, la porte, je n'en parlerai pas, si bien que lorsque nous avons vu une bande de méditerranéens arriver, nous nous sommes effacés pour les laisser essayer. Tout ça pour dire qu'on a fait un effort pour retenir le code par après quoi.

Après s'être installés sommairement, on est partis à pied vers le centre. Nous avons pu voir ce qui a immédiatement été décrété comme le "Musée de Marine" (Museum für Kommunikation), une sculpture qui représentait une boule constituée de choses quotidiennes comme des chaises et un balais (cherchez pas, c'est conceptuel) et l'ambassade anglaise, devant laquelle la partie de rue est carrément privatisée. Puis nous avons vu la Brandenburger Tor. Elle est impressionnante, je ne dis pas, m'enfin chez nous on a le Cinquantenaire hein.

Avouez que la nôtre est plus harmonieuse, moins stricte...

Puis nous avons vu le premier mémorial d'une longue liste à venir : celui de l'Holocauste, et aussi le plus fun, si vous me pardonnez l'expression. Nous n'étions pas les seuls à le penser, beaucoup d'enfants courraient à travers ce qui doit symboliser un cimetière mais qui fait plus penser à un labyrinthe (pas le genre méchant qui se referme sur vous, hein...).



... comme je disais, pas flippant dans ce genre-là. Non, plutôt sympa, avec des changements de dénivellation et des jeux dans la hauteur des différents blocs. Ce lieu est devenu un lieu de vie, et c'est tant mieux, je trouve. A part un gardien (ok, un peu flippant, lui) qui interdit de monter sur les blocs en question, l'ambiance est détendue. Ça a été le moment photos et vidéos drôles, un très bon souvenir. Peut-être que l'état de fatigue dans lequel on se trouvait était pour quelque chose dans notre folie passagère : on est en effet restés là pas mal de temps! (Pas loin d'une demi-heure, je dirais)

Merci à Bastien pour cette photo de dingue

Ensuite nous avons poussé jusqu'au Parlement (estampillé Dem Deutschen Volke, au cas où on aurait pas capté avec les cinq drapeaux allemands), puis le Mémorial soviétique, où nous avons fait une autre pause à côté des chars, parce que c'était si accueillant et qu'on était... tellement crevés. Après avoir illégalement traversé en plein milieu d'un boulevard, on est rentrés dans un chouette parc, où d'autres pauses étaient encore à venir. Des fleurs bleues, un monument aux musiciens (trop) doré, un chiant fascinant, une sorte de temple pseudo-étrusque à l'abandon,... cette promenade a été palpitante! Jusqu'à notre arrivée à la Colonne de la Victoire (qu'on aurait peut-être pas décidé d'aller voir si on avait compris les échelles en vigueur dans cette ville). Pour la voir de près, on passe dans des tunnels sous le rond-point. Cette Colonne s'est révélée être un autre mémorial : celui des campagnes prussiennes. Son ascension était payante, ce qui m'a fourni une très bonne raison pour m'asseoir et me reposer. Sans pour autant l'avoir effectuée hein! Pas folle non plus.
Il faut tout de même le dire : si nous n'avions pas persévéré nous n'aurions jamais vu l'invention la plus géniale qu'on ait pu voir pendant le séjour. Un pousse-pousse... lit! Absolument fantastique. Deux filles étaient tranquillou allongées sous la couette pendant que leur conducteur leur expliquait la ville. Ex-cel-lent.
Ce soir-là nous avons mangé japonais, je pense, ou serait-ce vietnamien? Puis on a dormi tôt, mais malheureusement pas super bien, vu l'irrespect de certains dormeurs.

Le lendemain était une journée chargée : nous sommes sortis de la ville pour aller à Potsdam, une petite ville en banlieue avec plusieurs châteaux sur la liste du Patrimoine mondial de l'Unesco. Je vous ferai grâce du trajet, il implique moult changements de "U", "S" et/ou train, et je ne m'en souviens plus. Nous avons commencé par le Neues Palais, le plus sympa, en fin de compte. D'abord parce qu'il est immense. L'entrée du parc que nous avons utilisée nous a fait passer par derrière, ce qui fait que nous avons d'abord vu les "annexes" du palais, les "étables" et les logements des serviteurs. Nous n'avons pas pu y entrer mais rien que de l'extérieur, wow. Maintenant ces bâtiments appartiennent à l'université locale. Re-wow.
Puis nous sommes rentrés dans le palais lui-même, une entrée sûrement jamais utilisée à l'époque par ses habitants, en raison de sa petitesse, ce que je déplorai d'abord, mais en fin de compte le résultat était concluant : une des premières pièces que l'on peut visiter était une sorte de fantaisie très à la mode alors : une grotte fictive, la plus grande que j'aie pu voir jusqu'ici. Tapissée de coquillages et de pierres semi-précieuses, avec des fausses fontaines pourvues de cristaux et de coraux, elle était tout simplement splendide.
Le premier problème est alors survenu : apparemment, il fallait payer le droit de faire des photos. Nous n'avions pas le bracelet, nous en étions donc interdits. C'est mal me connaître! On m'incinérera avec mes photos. Rien ne peut m'empêcher d'en prendre quand je veux immortaliser quelque chose, demandez à qui vous voulez. Demandez à Charlotte, par exemple, je suis sûre qu'elle se souvient encore de la honte que je lui ai fichue il y a quelques années au Musée du Prado devant les Goya. Le reste du palais était très beau également, tout en décoration ciselée et en meubles appariés. Peut-être un peu trop, mais bon, Frédéric (on en reparlera plus tard) promut le style Rococo, et rien n'est simple quand on parle de cette phase tardive du Baroque. Les audioguides étaient trop longs à mon goût, mais au moins on apprenait beaucoup. On reviendra sur les audioguides bientôt aussi.


Après ça nous nous sommes dirigés vers l'autre grand château visitable à cette époque de l'année, le célèbre Sanssouci (en français dans le texte hein), qui se trouve au sommet d'un vignoble, rien que ça. Mais avant nous avons fait une pause pour manger nos tartines. Pendant ce temps-là on s'est posé une question obsédante, à quoi servaient les sortes de cabanes qu'on pouvait voir dans tout le parc? A première vue, elles faisaient penser à des cabanes dans lesquelles les soldats de Buckingham Palace montent la garde, mais sans entrée. Pour moi, il s'agissait d'une vaste œuvre d'art contemporain (je sais, je vois le mal partout) et c'est seulement bien plus tard, lorsqu'on est passés derrière l'une d'elle que quelqu'un a compris : elles étaient là pour protéger les statues de l'hiver! Du coup, le parc doit avoir bien plus de charme que ce qu'on a pu voir.
En montant les marches vers le château, un homme à l'accent anglais nous a accostés en français : on a eu une petite discussion sur l'idée d'une vie "sans souci", c'était bien sympathique. Le type était deux fois plus âgé que moi et il n'était pas essoufflé en arrivant au sommet. Je ne parlerai pas de mon souffle, car cela n'a aucun intérêt dans le contexte. Le château était très semblable, tout en Rococo également. Le nombre de Watteau que j'ai vu... extraordinaire.
L'audioguide nous expliqua plus en avant la vie du roi de Prusse, Frédéric II. Ou Frédéric le Grand. Surnommé amicalement "Le vieux Fritz". J'ai surtout retenu son enfance, comment il fut maltraité par son père, un homme rustre qui ne voyait pas l'utilité de la philosophie ou de la littérature, que Frédéric apprit en cachette. Oh, et le fauteuil dans lequel il est mort, aussi.

Puis nous avons poussé jusqu'à la Brandenburger Tor. Non, ce n'est pas une erreur, cette porte s'appelle exactement comme celle de Berlin. Ce qui explique que la veille on ait eu un petit problème de compréhension. Dans mon guide, un plan nous avait fait penser que Potsdam était bien plus proche, du coup. Comme un quartier de la ville quoi. Merci aux cartes de Bastien, qui calculaient le temps du trajet un tantinet plus long, ça nous a immensément aidés à tilter.
Nous voulions profiter du beau temps, c'est pourquoi nous avons fait la rue commerçante, puis la terrasse du Starbucks nous happés. (Fun (?) fact : un frappuccino caramel était bien plus cher à Checkpoint Charlie. Ça sent l'entourloupe commerciale, cette affaire.) On a pour ainsi dire profité du soleil couchant, puis nous sommes rentrés vers la gare.

Le lendemain nous avons commencé par la Gendarmenmarkt, une place qui oppose deux bâtiments presque identiques. Il faisait encore très beau, merci, ma bonne étoile. Nous avons ensuite marché jusqu'à l'île des Musées (sans blague, how cool is that?), desquels nous avions sélectionné le Musée de Pergame, celui avec les vestiges antiques, mais les vestiges monumentaux. Gigantesques. Sensationnels. "Cyclopéens", me souffle la latin-grec en moi, mais c'est peut-être un tantinet exagéré. Quoiqu'il en soit après avoir vu un énième mémorial et s'être promenés dans un marché, nous avons pris d'assaut la file d'attente. Deux par deux, histoire de pouvoir profiter du soleil et des pi-pits (ou moineaux, chez Marine). Le temps nous a paru un peu long, mais ça valait le coup. Les pièces exposées dans ce musées ne méritent pour la plupart sincèrement pas le nom de "pièces" mais sont plus à apparenter à des "édifices". En effet, à l'époque de la grande archéologie allemande, on a entre autres ramené des portes entières de villes comme Milet et Babylone, découpées et réassemblées dans des salles immenses.



En sortant, nous avons mangé sur l'herbe à côté d'une fontaine dans laquelle on pouvait voir des arcs-en-ciel, puis on a voulu entrer dans la cathédrale principale de la ville, le Berliner Dom, mais celle-ci était payante, et ça nous a agacés. La prochaine étape était Alexanderplatz, où on peut voir une immense horloge renseignant sur l'heure partout dans le monde. Plus jolie que ce dont je me souvenais.
Mais avant ça nous avons fait quelques boutiques de souvenirs. L'une d'elle nous a retenus un moment, pas parce que son contenu était fondamentalement différent de celui des autres, mais pour les chansons qui passaient à la radio, dont l'une, Happy Together, je pense, m'est restée longtemps après qu'on soit enfin partis. Ensuite nous avons enfin trouvé cette place, qui était remplie de cabanes en bois, comme pour un marché de Noël, mais avec du soleil. La bière, la charcuterie, les bonbons, tout était là profusion ...à part les boules de Berlin que nous voulions déguster, de préférence assis. En désespoir de cause, que dis-je, en l'absence totale d'autre possibilité, nous nous sommes rabattus sur Dunkin'Donuts, une chaîne bien américaine. Pour nous conforter l'esprit, un de ceux qu'on a choisi était à la crème bavaroise.
Puis nous avons visité un quartier tout à fait atypique, les Hackesche Höfe, des enfilades de patios avec bien souvent des arbres et des bancs. Un endroit calme et plaisant en somme avec une cour particulièrement jolie, toute en couleurs pastels, avec des cerisiers japonais. En comparaison avec le quartier suivant, voué au street art,... et bien, il n'y a pas de comparaison, en fait. Cet endroit était lugubre et odorant, pour être sympathique. J'admets que certains tags étaient bien faits, que certaines installations étaient intéressantes, mais j'étais contente lorsqu'on est sortis.

Puis nous avons repris les transports (décidément, je ne sais vraiment comment les appeler) vers les fameux restes du mur de Berlin, appelés très pudiquement "East Side Gallery". Ces œuvres peintes sur le Mur avaient toutes un rapport plus ou moins éloigné avec la Guerre Froide, ou le thème de la liberté en général. Certains étaient datés de plusieurs années, et étaient protégés par des barrières, pour éviter qu'on ne redessine dessus.



Ce soir-là nous avons mangé dans un resto italien, mais pas avant d'avoir une petite conversation avec un jeune Canadien anglophone (mais qui savait parler français... avec un accent canadien, bien sûr). Il nous a tenu le crachoir longtemps, sur les mots typiquement belges et d'autres sujets à grande controverse. Il était donc très tard quand nous sommes arrivés au resto, je pense même qu'on a presque fait la fermeture. Le repas n'était pas à se damner, mais nous avions faim, et surtout nous avons pris une cruche de vin blanc frizzante, ce qui fait tout passer tout seul! En sortant, nous étions d'humeur à boire encore un verre, et il y avait un bar appelé Le Labo, que le site décrit comme "the first liquid nitrogen cocktail bar in Berlin". Nous ne pouvions donc pas passer à côté de cette expérience, et en fin de compte ce n'était pas mal. Je pense avoir pris un "Mentha blanco", du rhum avec de la menthe, mais il y avait d'autres mélanges, comme Gin-romarin, ou Rhum-Lavande, par exemple.  

Notre dernier jour entier à Berlin a été consacré en grande partie à un autre château, celui de Charlottenburg (pas celui de Charlottenhof, c'en est un autre, celui-là). Une course à pied se déroulait ce jour-là. J'ai toujours admiré ces gens sportifs. Je me souviens d'une course à laquelle j'ai participé quand je devais avoir huit ans. A vrai dire je me rappelle de la photo avec mon numéro sur le torse, et je me rappelle d'avoir eu un point de côté abominable, c'est tout. Quoiqu'il en soit, nous, on a décidé de faire une pause (oui, nous venions de partir) pour manger notre peti-dèj dans une pâtisserie. C'était l'occasion de réessayer les boules de Berlin! Délicieuses, vraiment. Après un ultime stop au traditionnel Starbucks, nous avons pris le métro (cette fois, je sais).

Juste avant d'arriver sur place, nous avons aperçu un ours de Berlin, une de ces statues colorées disposées un peu partout dans la capitale. Il était temps! Où se cachent les autres, c'est ce que je me demande... Puis nous sommes arrivés au château même.
Après nous avoir dûment demandé de terminer nos frappuccinos et de laisser le jus de pomme de Marine à l'entrée (bah oui, on sait jamais, qu'il nous prendrait une furieuse envie d'en lessiver les murs... à moins qu'ils nous prennent pour des incompétents qui ne savent pas boire correctement?), nous avons pu commencer la visite. 

Encore une fois, énormément de Rococo (donc énormément de tout)
Cette fois-ci l'audioguide avait passé une étape existentielle : il était devenu autoritaire et paternaliste. En effet, non seulement il nous expliqua comment entrer dans la première pièce, puis dans toutes celles qui suivirent, mais en plus il calculait le temps qu'il nous fallait pour admirer chaque œuvre. Merci, humanité, pour le bouton "pause", sûrement une des inventions les plus sous-estimées qui soient.
Le mobilier entier (surtout les tentures) avait été remis à neuf, il était donc impressionnant mais ne faisait pas très vrai. Enfin de compte je dirais que c'est la salle des joyaux de la couronne qui nous a le plus intéressés. On aurait dit le Sceptre d'Ottokar, mais en vrai! (oui, j'étais une grande fan de Tintin quand j'étais gamine, c'était basiquement le seul dessin animé intéressant encore à l'antenne à l'heure où je me réveillais... pas comme les bêtises qu'on diffuse de nos jours).

Après une petite pause dans le parc, nous nous sommes promenés un peu tout en discutant de la manière d'atteindre notre nouvel objectif : des saucisses. En effet nous étions là depuis trois jours, et nous n'en avions toujours pas mangé! Selon les conseils du net, il nous fallait la marque Curry 36, que nous avons fini par trouver. Après avoir commandé tant bien que mal, avec ou sans peau, avec ou sans sauce curry, etc, nous avons cherché un endroit où nous asseoir, car il était hors de question (je répète, hors-de-question) que nous mangions debout. Le premier rebord plus ou moins propre a eu notre approbation, au grand dam de Bastien, qui voulait trouver un endroit joli où manger. La vérité, c'est qu'on avait trop faim pour s'encombrer de tels détails. Sans compter qu'on m'a toujours répété qu'il faut "manger tant que c'est chaud!".

Ensuite nous avons visité une église très originale, en effet, on n'aurait jamais dit à la base que c'en était une de l'extérieur, mais à l'intérieur, wow! Tant de vitraux bleus, l'ambiance était tout à fait à part. J'y ai allumé une bougie, puis nous sommes entrés dans ce que nous pensions cette fois être une église, mais qui n'en était pas. En fait, après les bombardements de WW2, celle-ci avait été totalement délocalisée à quelques mètres, dans un bâtiment moderne. Les vestiges avaient été restaurés mais l'édifice a perdu sa fonction liturgique, devenant une sorte d'expo permanente gratuite destinée à expliquer et plébisciter le site. Petite anecdote : nous avons découvert qu'il était tout à fait possible de faire une donation par carte via un automate. Ils sont organisés ces Allemands!


Après un autre donut pour nous remettre d'aplomb, nous avons butté contre le problème le plus bizarre (m'est avis) de notre voyage : trouver un cinéma qui propose des films en VO. Incroyable! Impossible de dénicher cette perle rare, pour une raison en fin de compte très simple : les Allemands, au même titre que les Français, doublent absolument tout. Le seul film qu'il nous était possible de voir dans le ciné qui avait attiré notre attention était Batman vs Superman, à ... 22h. Quoi? (et encore, je suis polie, la question qui revenait souvent sur nos lèvres s'apparentait plus à "What the f**?") Je n'aurais jamais cru que dans une grande capitale européenne ce souci puisse se poser. Et cela n'allait pas être le bout de nos peines : nous nous sommes en effet efforcés de nous souvenir des différents cinémas que nous avions vu sur la route pour trouver nos saucisses, et je dois dire qu'il s'en est fallu de peu pour qu'on perde tous patience. A chaque fois qu'on en trouvait on nous rembarrait en nous disant qu'ils n'avaient pas les versions originales. Pour finir nous avons enfin eu un trait de génie : nos guides pouvaient nous orienter. Alléluia, il y en avait un "normal", avec les blockbusters américains. Ni une ni deux, nous voilà dans les transports, à nouveau motivés. Oui, motivés à s'asseoir et profiter d'un film peinards, soit. Le complexe était énorme, les prix, équivalents à cette infrastructure, le cassier, totalement abruti, mais soit, nous avions nos places pour Zootopia, en 3D. Je l'avais déjà vu mais bon sang, il est excellent, ça ne me dérangeait pas de le revoir.



Bien assis sur nos sièges numérotés (en effet, différents tarifs étaient en vigueur), nous avons vite décidé de bouger et de nous mettre sur de meilleurs sièges, ne voyant personne arriver (décidément ce cassier était un abruti de première classe). Au lieu des bandes-annonces habituelles nous avons eu droit à des publicités de glaces, avec à la fin de celles-ci, une dame en chair et en os qui est entrée dans la salle en en proposant. Hilarant, vraiment, on aurait dit un mauvais remake des frères Weasley, mais avec une fille démotivée et qui ne savait pas vendre sa marchandise.

En sortant, nous avions bien tenté de nous faufiler dans une autre salle (de manière extrêmement furtive, les salles n'ayant pas d'écran annonçant le film en cours, nous obligeant donc à ouvrir et voir par nous-mêmes), mais les petits rusés qui conçoivent le programme avaient bien fait leur boulot, il était impossible d'enchaîner, les films intéressants avaient déjà commencé.

Il ne nous restait plus qu'à faire un ultime tour de la ville by night, ce qui était très sympa, comme d'habitude. Quelques derniers selfies devant la pas-tout-à-fait unique porte de Brandebourg, et la boucle était bouclée!
Le lendemain nous partions très tôt, autant dire qu'encore une fois je n'ai pas vu grand chose du voyage de retour, mis à part la partie en voiture bien sûr, pendant laquelle nous avons continué notre panorama musical.

Je terminerai avec une photo prise par Marine qui nous montre une des très jolies bouches d’égout de la capitale allemande, agrémentée de nos chaussures de marches toutes stylées, une photo qui résume bien le voyage : beaucoup de marche, beaucoup de monuments, et une unité d'esprit d'aventure et de rigolade qui fait que je vous aime tant les gars! Merci encore pour tous ces fous rires!

Bisous, et à bientôt pour de nouvelles vacances réussies!
Alex.





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